❹ La quatrième cause de renforcement des indriya, ce sont les sept situations appropriées pour la pratique : ① āvāsa sappāya : il faut un centre bien approvisionné qui permette de développer la concentration ② gocara sappāya : le lieu ne doit être ni trop éloigné (surtout pour les moines qui doivent faire leur tournée d’aumône) ni trop proche (pour éviter un trop grand nombre de visiteurs qui perturberont la méditation, surtout la marche) ③ bhassa sappāya : s’abstenir de conversations mondaines au sujet de la nourriture, etc. Les conversations au sujet du Dhamma sont autorisées mais l’idéal est de garder le silence ④ puggala sappāya : il faut que tant l’élève que le maître conviennent. Le yogi doit pouvoir présenter ses expériences au maître qui doit pouvoir les interpréter. Il faut aussi que l’élève tienne compte des autres élèves en ne les dérangeant pas et en respectant le programme ⑤ bhojana sappāya : il faut une nourriture nutritive qui favorise la méditation. Il n’est pas possible de satisfaire chaque desiderata et le yogi doit apprendre à se contenter de ce qu’il y a ⑥ utu sappāya : le climat ne doit être ni trop chaud, ni trop froid ⑦ iriyāpatha sappāya : la posture allongée et la posture debout ne sont pas appropriées pour les débutants car la première induit la somnolence et la seconde, les douleurs. Il faut adopter la posture assise ou ambulatoire. Il faut s’assurer de ces sept conditions avant d’entamer une retraite.
❺ La cinquième cause de renforcement des indriya, c’est la capacité à se remémorer les conditions qui ont permis une bonne méditation et à les recréer. Quand la méditation est très bonne, nous devons faire l’effort de nous souvenir les conditions qui l’ont permise, par exemple une posture adéquate. Parfois les méditants ne veulent pratiquer qu’en posture assise, mais il est recommandé de faire une heure de marche après l’assise pour stimuler l’énergie. La concentration acquise à la marche est durable et accompagne le yogi pendant l’assise. Il faut maintenir l’attention au terme de la marche et observer tous les mouvements quand nous nous asseyons, puis observer sans forcer la sensation de mouvement dans l’abdomen, du début à la fin, éventuellement en posant la main sur l’abdomen si la sensation n’est pas claire. Il ne faut pas changer de technique en commençant à observer le nez. Si nous pouvons suivre le mouvement de façon pénétrante et respectueuse (deuxième cause de renforcement), nous nous maintenons dans le présent et si nous le faisons sans interruption, malgré les douleurs, nous avons la continuité de l’attention (troisième cause de renforcement). Nous verrons alors les objets apparaître et disparaître et les connaissances vipassanā vont commencer à émerger. Si nous parvenons à nous remémorer les circonstances favorables de cette méditation (cinquième cause de renforcement), nous pourrons en tirer parti plus tard.