6ème et 7ème causes de renforcement des facultés de contrôle

❺ La cinquième cause de renforcement des indriya, c’est donc la capacité à se remémorer les conditions qui ont permis une bonne méditation. Ainsi le méditant pourra-t-il chaque fois adapter sa pratique.

❻ La sixième cause de renforcement des indriya, c’est la contemplation des sept facteurs d’éveil (bojjhaṅga dhamma) Un méditant qui est confronté à beaucoup de douleurs et qui ne progresse pas est découragé et démoralisé. Sa concentration faiblit. Il doit contemple alors les trois facteurs d’éveil de l’investigation du Dhamma, de la joie et de l’énergie (dhammavicaya, pīti et vīriya sambojjhaṅga). Il le fait en faisant l’effort d’écouter un enseignement inspirant qui suscite la joie ou en acceptant les encouragements du professeur. Si au contraire sa pratique progresse, qu’il fait de bonnes expériences et est submergé par la joie, sa concentration va régresser. Il est trop enthousiaste et excité. Son observation s’affaiblit. Ce yogi doit faire appel à trois autres facteurs d’éveil : le calme, la concentration et l’équanimité (passaddhi, samādhi et upekkhā sambojjhaṅga). Lorsque son esprit est agité et spécule sans arrêt, il doit revenir à l’instant présent et noter l’objet au moment précis où il apparaît. Ainsi retrouvera-t-il sa bonne pratique. Le rôle de l’instructeur est important car il sait ce qui se passe. Il faut lui faire confiance et faire un rapport honnête et sincère. Le septième facteur d’éveil est l’attention (sati). C’est le plus important et il doit être développé à tout moment.

❼ La septième cause de renforcement des indriya, c’est une pratique sans inquiétude pour son corps ou sa vie. Certains yogis s’inquiètent de tomber malade, d’avoir un accident ou pas assez de sommeil, surtout quand ils font face aux douleurs. Ils interrompent ainsi leur concentration. Il faut voir le corps comme un tas de détritus dont nous pouvons extraire l’essence : la précieuse gemme du Dhamma, sīla, samādhi et paññā. Il ne faut pas non plus se faire du souci pour les autres comme ce moine du temps du Buddha dont le novice qui l’accompagnait n’avait pu être logé dans le même monastère que lui, bien à l’abri des pluies de la mousson et pour lequel il s’inquiétait. Au terme de la saison des pluies (vassa), il s’avéra que le novice avait bien progressé dans sa méditation car il ne se faisait pas de soucis alors que le vieux moine avait été gêné dans sa méditation.

Page précédente