❽ la huitième cause de renforcement des indriya, c’est la patience et la persévérance face aux douleurs et obstacles inévitables au cours de la pratique. Le yogi devra continuer à noter en dépit du découragement, de l’ennui et de la lassitude face à ces douleurs. Cette impression d’avoir perdu sa bonne pratique est typique des stades supérieurs de vipassanā. Le yogi est découragé car il croyait avoir surmonté les douleurs. Il faut comprendre que ce ne sont pas les douleurs qui sont devenues intenses, mais l’observation qui s’est aiguisée. Ces douleurs ont toujours été là. Si le yogi se montre patient et observe précisément, il pourra constater que les douleurs varient en intensité, se déplacent, que l’esprit sauvage bouge tout le temps et n’est pas contrôlable. Il faut diriger l’attention au cœur de la douleur et essayer de la localiser précisément. Si elle persiste, deux stratégies sont possibles : ① l’observer à distance avec moins de concentration. La douleur nous paraît en réalité intense dans la mesure où nous l’observons de très près ② diriger l’attention vers l’objet primaire, sans interruption. Dès que l’énergie est récupérée, recommencer à observer les douleurs.
Il n’est pas rare aux stades avancés que le méditant surmonte les douleurs et se débarrasse d’anciennes maladies comme des maux de tête ou d’estomac.
❾ La neuvième cause de renforcement des indriya, c’est la résolution d’observer tous les phénomènes et de pratiquer sīla, samādhi et paññā jusqu’à l’atteinte du chemin. La prise des préceptes tous les jours, c’est sīla sikkha. L’observation ininterrompue des phénomènes du matin au soir, c’est samādhi sikkha. La concentration peut être pratiquée avec samatha (par exemple les quatre méditations protectrices de mettā bhāvanā, buddhānussati, asubhabhāvanā et maraṇasati. Mais vipassanā permet le développement de la concentration et de la sagesse simultanément. Lorsque la concentration est forte, nous voyons la véritable nature des phénomènes. C’est une connaissance directe, personnelle et non intellectuelle.
En décidant de participer à la retraite, nous développons le premier type d’énergie : l’énergie de décollage (ārambhadhātu). Lorsque nous persistons face aux douleurs et à la fatigue, la perte d’enthousiasme et la paresse qu’elles occasionnent, nous développons une énergie renforcée qui fera disparaître l’ennui et la paresse, l’effort persistant (nikkhammadhātu). Enfin, l’effort qui nous permettra de franchir toutes les étapes vipassanā jusqu’au but, c’est l’énergie d’accomplissement (parakkamadhātu)
Il faut s’assurer de la présence de ces neuf facteurs de renforcement des indriya avant de démarrer une retraite et essayer de les introduire en soi.
(Récapitulatif des neuf causes).