Buddhānussati

  • Lorsque nous entreprenons une tâche, il est important d’être protégé, et nous ne la mènerons à terme qu’à cette condition. C’est encore plus vrai pour ce travail spirituel. La protection permettra à ceux qui ne l’ont pas encore développée de développer la concentration, à ceux qui l’ont déjà développée de comprendre le dhamma, à ceux qui l’ont déjà compris, de l’approfondir encore.
  • Les yogis peuvent prendre des notes aux enseignements. Lorsqu’ils les reliront, ils pratiqueront dhammānussati, éclairciront leur esprit et chasseront le doute. Il y a trois types d’auditoire : ceux qui entendent mais n’écoutent rien, ceux qui écoutent mais ne retiennent rien et ceux qui gravent dans leur mémoire ce qu’ils entendent.
  • Buddhānussati, la première des quatre méditations protectrices, c’est la contemplation des vertus du Bouddha. Elle permet d’éliminer les objets effrayants de la méditation. Les qualités du Bouddha sont en nombre infini, les contempler prendrait des milliers d’années. Mais avant de les contempler, nous devons les connaître et les comprendre. On énumère neuf vertus du Bouddha. Au plus nous les connaissons, au plus nous les apprécions. C’est comme les qualités des parents. Au plus nous les connaissons, au plus nous respectons ceux-ci et nous développons un esprit de gratitude. De nos jours, cette gratitude se perd.
  • La première phrase de la contemplation : Itipiso bhagavā arahaṃ, sammā saṃbuddho comprend déjà trois qualités. La première, arahaṃ, comprend 5 définitions, notamment que la Bouddha est digne de vénération car il a développé sīla, samādhi et paññā à la perfection. Nous pouvons mesurer la difficulté de la tâche lorsque nous observons à quel point il nous est difficile d’observer seulement les 5 préceptes, ou de nous concentrer sur l’abdomen ne fût-ce que cinq minutes. Le Bouddha était en outre omniscient. Arahaṃ signifie également totalement libéré des pollutions mentales (kilesa) et à l’esprit pur. Chez les autres arhats, il subsiste des habitudes, comme dans une bouteille de parfum vidée de son contenu mais où subsiste un reste d’arôme. Exemple de l’arhat sautant au-dessus d’une flaque car il avait été singe dans une vie antérieure, ou de l’auditeur s’appuyant contre un mur car il avait été lézard ou de celui qui prend des notes car il avait été scribe. En fonction des graines karmiques, on observe de la même façon des différences de tempérament chez les enfants, certains joyeux, certains moroses. Observer une qualité du Bouddha est suffisant.

Lorsque nous rendons hommages au Bouddha, il ne s’agit pas de se prosterner devant une statue inerte, mais de lui insuffler les qualités dont nous nous remémorons. De la même façon que lorsque nous regardons des photos de nos parents, nous n’observons pas un bout de papier mais nous nous remémorons leurs qualités et développons de la gratitude. Cette pratique permet de surmonter les obstacles dans notre méditation.

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