Il est plus important de pratiquer quotidiennement que de faire une retraite de temps à autre. Il faudrait consacrer un peu de temps aux quatre méditations protectrices : buddhānussati, mettā bhāvanā, asubhabhāvanā et maraṇasati, par exemple une minute à chacune le matin ou à la cuisine ou au travail quand il y a un temps mort. Avant de nous lever, lorsque nous sommes allongés, nous pouvons par exemple réfléchir à l’une ou l’autre qualité du Buddha. Nous pouvons aussi observer l’abdomen en posture allongée. Si nous avons le temps, nous pouvons méditer une heure par jour.
Nous devons aussi essayer d’être attentifs tout au long de la journée et d’être toujours conscient des actions que nous accomplissons. Nous pratiquerons alors mieux en retraite la fois suivante. La pratique quotidienne permet donc aussi de progresser. La compréhension va se développer lorsque nous verrons par exemple des raideurs, des tensions ou du mouvement. Nous comprendrons qu’il s’agit de l’élément ‘air’. Quand la concentration aura un bon niveau, nous verrons les trois caractéristiques de l’impermanence, de la souffrance et du non soi. Si nous parvenons à maintenir l’attention toute la durée du processus de soulèvement de l’abdomen, nous verrons qu’il a un début et une fin, qu’il apparaît puis disparaît, mais cela demandera un très gros effort.
Il existe six rares opportunités : ① Vivre dans une ère où un Buddha est apparu ② bénéficier de la présence d’un enseignant disciple du Buddha (et d’un traducteur) ③ prendre naissance dans un plan où nous pouvons entendre l’enseignement (ne pas naître comme animal ou Brahma immatériel) ④ disposer de six organes sensoriels fonctionnels ⑤ être normalement intelligent, soit capable de distinguer le bien et le mal ⑥ avoir spontanément le désir de faire le bien. (le désir n’est pas toujours négatif. Ainsi, le désir des bénévoles d’aider les méditants leur permet d’accomplir une action positive.
Il est nécessaire de bénéficier de ces six opportunités pour pratiquer l’enseignement du Buddha. Si c’est le cas, nous pouvons atteindre le but. Nous devons poursuivre la pratique jusqu’à l’atteinte de magga, phala et nibbāna. Une fois morts, il est trop tard.