Cinq padhāniyanga : foi et santé

Il y a cinq qualités à acquérir qui seront la cause de l’illumination. Si nous les possédons, nous comprendrons tôt ou tard qu’il n’y a, en nous, que des phénomènes physiques et mentaux impermanents liés par un lien de cause à effet.

❶ la foi ou la confiance (saddhā) en l’illumination et la sagesse du Buddha. C’est moins évident pour les non-bouddhistes, cette foi peut s’acquérir toutefois en pratiquant davantage. Il est plus essentiel d’avoir foi dans les effets du kamma : des actes ou des paroles positifs amènent de bons résultats. À l’inverse d’une majorité de gens, les yogis s’abstiennent en général d’actes négatifs. Il faut vérifier pour nous-mêmes dans quelle mesure nous y croyons. Si nous y croyons à 100%, nous progresserons à 100%. Se lancer dans une quelconque entreprise sans y croire est voué à l’échec. Nous récitons tous les matins les qualités du Buddha. Nous progresserons rapidement si nous y croyons, mais nous ne devons pas nous inquiéter si nous n’y croyons pas tant que cela. Nous pouvons aussi croire en les qualités du Dhamma que nous récitons aussi tous les matins : l’enseignement est bien exposé, il faut le comprendre à fond, ses résultats sont immédiats, il invite à être expérimenté directement par soi-même, etc. Il faut bien comprendre ces qualités.

❷ la santé. Très peu de gens ont aujourd’hui une santé parfaite, mais dans le contexte de la méditation, quelqu’un qui digère bien et qui dort bien peut être considéré comme disposant d’une bonne santé. Parfois, des personnes malades participent aux retraites. Elles pourront peut-être accepter la maladie comme le fruit du kamma et atteindre l’illumination au moment de la mort.

Une personne en bonne santé expérimente la joie (pīti) et le bonheur (sukha) dans sa méditation. Celle-ci est facile et paisible pour lui, son sang est très fluide et il guérira peut-être d’anciennes maladies, la méditation devient pour lui une forme de médicament. Un tel yogi pourra pratiquer même avec un manque de sommeil, pourra se lever une heure plus tôt que les autres et pourra pratiquer deux heures d’affilée sans problème. Il franchira les étapes de connaissance vipassanā. Il affrontera la mort paisiblement, sans l’anxiété ou la peur qui sont de mauvais augure.

Dhammika Upāsaka se rendait autrefois tous les jours avec 500 compagnons auprès du Buddha. Une fois devenu vieux, il ne pouvait plus se déplacer mais tentait de se remémorer les paroles du Buddha. Non satisfait, il requit la présence du Buddha qui lui dépêcha un moine. Ce dernier lui enseigna la section du satipaṭṭhāna sutta qui concernait l’observation des ressentis. Ainsi, le vieillard put faire face aux nombreux maux de son âge et, tout en écoutant le sermon, franchit toutes les étapes vipassanā jusqu’au stade de sotāpanna. Il s’évita ainsi toute renaissance malheureuse à l’avenir. Nous devrions profiter de notre bonne santé, meilleure que celle de Dhammika, pour déployer de gros efforts.

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