L’attention, chemin de la non-mort
Category:
devenir enseignant
Language:
enfr
Duration:
1:03’42
Date:
2020
appamādo amataṃ padaṃ, pamādo maccuno padaṃ. appamattā na mīyanti, ye pamattā yathā matā. La vigilance est le chemin de la non-mort, l’inattention est celui de la mort. Ceux qui sont vigilants ne meurent pas, les négligents sont comme déjà morts. L’attention dans la vie quotidienne (lokiya sati) met à l’abri du danger, apporte la réussite et nous rend heureux. Dans la méditation, les yogis sont attentifs à leurs actes et leurs paroles. Ils tentent d’observer les mouvements de l’abdomen du début à la fin. C’est le début de l’attention supramondaine (lokuttara sati). Si on est très attentifs, l’attention va se renforcer et la concentration va suivre. Quel que soit l’objet primaire d’attention (soulèvement, abaissement, assis, toucher, etc.), le yogi pourra alors pénétrer la véritable nature des phénomènes. Après la retraite, s’il maintient cette attention, sa pratique du noble octuple sentier (sīla, samādhi, paññā) sera soutenue. L’attention peut soutenir la moralité (sīlavisuddhi) dans la mesure où le yogi voit clairement. Elle peut soutenir l’effort et la concentration (cittavisuddhi). Elle maintient aussi l’équilibre entre concentration et effort d’une part et entre foi et sagesse de l’autre. Nous ne progresserons que lorsque ces facultés seront en équilibre. La compréhension ne pourra émerger qu’à condition de maintenir l’attention à l’objet présent. Au final, c’est l’attention qui permettra d’atteindre le premier stade du sotāpanna. On dit du sotāpanna que « sa mort ne sera pas longue ». Il ne reprendra vie en effet qu’au maximum sept fois. Pour les personnes ordinaires (puthujjana) qui ne peuvent se maintenir sur l’objet de façon continue par contre, l’errance dans le saṃsāra ne connaît pas vraiment de limite et leur « mort » peut être très longue. Il y a trois types de morts : ❶ atta ( ?) maraṇa, la mort ordinaire ❷ santati maraṇa, une série d’agrégats qui succède à une autre, par exemple le chaud qui succède au froid ❸ khaṇika maraṇa, la mort momentanée que l’on peut voir en méditation. Avant de venir dans la salle, nous avions une activité ou une pensée qui n’existe plus désormais. Alors que nous observons l’objet primaire, notre observation est interrompue par l’irruption d’un autre objet. L’objet précédent à disparu et l’objet présent apparaît clairement. On ne peut contrôler cela. Il y a quatre façons de développer l’attention : ❶ Les deux facteurs de sati et sampajañña, la claire compréhension, vont de pair, le second venant dans le sillage du premier. Il faut y prêter attention. ❷ éviter les personnes inattentives qui vont nous entraîner dans leurs actions ❸ fréquenter les personnes attentives, les amis spirituels qui nous ferons progresser ❹ simplement incliner l’esprit vers l’attention. On a l’intention d’observer l’objet mais l’esprit change, veut se rendre ailleurs ou écouter quelque chose par exemple. Il n’est pas possible de stabiliser l’esprit ainsi. Tant que nous ne pourrons incliner l’esprit vers la méditation, nous devrons souffrir encore et encore.
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