Vammika sutta: énigmes 12, 13, 14 et 15: désir et attachement

La onzième énigme donnée par le Suddhavāsa Brahma concernait donc les cinq empêchements. Le méditant prisonnier de l’un ou l’autre empêchement ne peut progresser et son esprit vagabonde sans cesse. Il faut noter les contacts sensoriels immédiatement pour empêcher les impuretés de pénétrer l’esprit et, si elles ont déjà pénétré, il faut les prendre pour objet. L’esprit devient ainsi très pur (cittavisuddhi), sur la base d’un comportement déjà pur (sīlavisuddhi). Nous devenons capables de distinguer processus mentaux et physiques.

Douzième énigme : En creusant, l’élève trouve une tortue et le maitre lui dit de l’écarter. Les cinq membres de la tortue symbolisent les cinq agrégats. À chaque note mentale, les cinq agrégats sont présents : la matérialité (rūpakkhandha), la prise de conscience de l’objet (viññāṇakkhandha), le ressenti agréable, désagréable ou neutre (vedanākkhandha), la perception (on reconnaît la sensation comme de la raideur, du mouvement, etc. – saññākkhandha), les formations mentales (le fait de porter attention et d’observer –  saṅkhārakkhandha). Il ne faut pas s’attacher aux cinq agrégats et, pour cela, il faut les noter et comprendre leur nature.

Treizième énigme : l’élève trouva ensuite un couteau très aiguisé et un billot. Les êtres sensibles sont comme un morceau de viande tenu fermement sur le billot et tranché en morceaux par le couteau des kilesa. Les êtres attachés aux plaisirs sont condamnés à endurer cette souffrance. Nous devons déployer beaucoup d’efforts pour obtenir ces plaisirs, peut-être en commettant des actes mauvais qui nous conduiront dans les plans de misère. Il faut noter ces contacts sensoriels au moment où ils se produisent et éviter de s’y investir. Au stade de nibbidāñāṇa, le méditant se détache du désir pour les contacts sensoriels agréables. Après la retraite, si nous ne notons pas, nous serons à nouveau tranchés.

Quatorzième énigme : l’élève trouva ensuite un morceau de viande qui symbolise rāga, le désir avide. Fourmis, mouches, lions, chacals, corbeaux, etc. se repaissent de la viande. Tout le monde aime s’immerger dans des plaisirs sensuels et les imaginer : une musique mélodieuse, des mets délicieux, des parfums, etc. Les plaisirs sensuels rendent la vie très agréable. Il faut noter cette tendance dès qu’elle se manifeste, y compris le désir de plaisirs subtils. Un yogi qui ne peut retrouver une excellente méditation est déçu. Il faut noter les bonnes expériences sans s’y attacher et éviter d’y penser constamment. Si nous n’étions pas déjà quelque peu détachés des plaisirs sensuels, nous ne participerions pas à une retraite. L’attachement aux plaisirs sensuels freine le progrès.

Quinzième énigme : L’élève exceptionnel poursuivit son effort et finalement trouva un dragon. Le maître lui dit de n’y pas toucher et de lui rendre hommage. Le dragon symbolise l’arhat par excellence, le Buddha. L’élève devenu arhat rend hommage au Buddha. En récitant Buddhānussati et en pratiquant vipassanā, nous rendons aussi hommage au Buddha. La compréhension des trois caractéristiques des phénomènes s’approfondit au fil des différentes étapes jusqu’à la libération.

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