Vammika sutta: énigmes 7 & 8

Le couteau symbolise donc la compréhension, la sagesse et la connaissance la plus noble et le yogi développera celle-ci au cours de sa pratique.

Septième énigme. Le professeur demande à son élève de saisir fermement le couteau ou la bèche et de creuser. Il doit fournir un gros effort pour maintenir son attention sans interruption. S’il cesse l’effort de creuser, il y aura des interruptions dans son attention et il perdra de la concentration. Il y a quatre types d’efforts (sammappadhānā) : ① éliminer les impuretés déjà présentes dans l’esprit ② empêcher de nouvelles impuretés de le pénétrer ③ introduire des états d’esprit méritoires pas encore présents ④ développer ceux qui sont déjà présents dans l’esprit. Creuser la fourmilière symbolise ce quadruple effort. L’effort est très important car il permettra au yogi de développer très vite une concentration puissante et donc la sagesse.

Huitième énigme. L’élève trouve une barre pour bloquer une porte. Celle-ci symbolise l’ignorance de la bonne méthode (avijjā). On peut éliminer celle-ci par l’étude (sutamayañāṇa) ou la réflexion (cintāmayañāṇā). Lorsque Siddhāttha eût 29 ans, il eût quatre visions (nimitta). Alors qu’il effectuait une sortie de son palais en char, il vît successivement un vieillard, un malade, un mort et un renonçant. Interpellé, il décida de renoncer à la vie des plaisirs et de partir en quête d’une solution. Il ne connaissait pas la méthode mais était poussé uniquement par le désir d’échapper à la souffrance. La voie correcte n’était alors enseignée nulle part. Son premier professeur, Ālāra Kālāma avait 300 élèves. Il lui enseigna les réalisations (samāpatti) jusqu’à l’avant dernière, ce que le futur Buddha apprit très vite. Mais même si cette maîtrise lui garantissait une renaissance dans le monde des Brahmā immatériels, le Buddha n’était pas satisfait, car cela ne lui garantissait pas une sortie définitive de la ronde des renaissances. Dans le monde des Brahmā, étant dépourvu de corps, il ne lui aurait pas été possible d’entendre l’enseignement d’un Buddha éventuel. Son second professeur, Uddaka le fils de Rāma, lui enseigna la huitième samāpatti, nevasaññānāsaññāyatanā jhāna, que Siddhāttha maîtrisa aussi très rapidement. Il refusa l’offre de ces deux professeurs de les seconder et se mît en quête de la libération seul. À 35 ans, il découvrit sa propre méthode à Uruvelā. À la première veille de la nuit, il pût connaître ses vies antérieures et celles des autres. À la seconde, il acquit l’œil divin, et à la troisième, il contempla les cinq agrégats d’attachement et réalisa toutes les étapes de connaissance jusqu’aux quatre nobles vérités et devînt omniscient. Il passa ensuite 49 jours à jouir du bonheur de la libération (vimutti sukha). Au cinquantième jour, il se demanda à qui enseigner ce qu’il avait découvert. Il vit que ses anciens professeurs venaient de mourir et avaient repris naissance comme Brahmā immatériels et avaient ainsi raté une occasion unique d’atteindre la libération qu’ils auraient sûrement atteinte s’ils n’avaient pas ignoré la méthode.

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