Vammika sutta: énigmes 9, 10 & 11: les empêchements

Neuvième énigme : En creusant, l’élève trouva ensuite un crapaud uddhumāyika symbolisant la colère, au départ petit, mais qui enfle chaque fois qu’on le touche. La colère apparaît au contact visuel, auditif, olfactif, gustatif, tactile ou mental désagréable, par exemple lorsque l’on est insulté. Au départ la colère n’est pas envahissante et seul le visage s’enlaidit, mais à la seconde injure, le corps entier est envahi par la colère et le comportement physique et verbal peut devenir agressif. Les disputes surgissent souvent entre proches, comme la langue proche des dents est parfois mordue par elles. Elles sont dues à des malentendus. Il faut seulement être conscient de la colère lorsqu’elle est présente et ainsi la contrôler. Il faut se montrer tolérant, patient et bienveillant avec la famille, au bureau, etc. et faire preuve d’attention sage.

Dixième énigme : Le professeur dit à l’élève d’écarter le crapaud et de continuer à creuser. Celui-ci trouva alors une fourche symbolisant le doute (vicikicchā). Face à une bifurcation, un voyageur chargé de biens précieux doit choisir un chemin sûr. Confronté à une difficulté, le méditant hésite et doute. Il faut noter ce doute et observer de façon diligente les quatre fondements de l’attention : ① le corps : marcher, se pencher, le soulèvement, l’abaissement et les moindres mouvements, ② le mental : pensées, imaginations, projets, réflexions, analyses, etc. Le doute est aussi un état d’esprit. Si nous sommes très concentrés sur l’abdomen, nous verrons très facilement et immédiatement les états d’esprit apparaître. ③ les ressentis : il faut noter tous les ressentis : agréables, désagréables, physiques ou mentaux. Certains yogis ne sont pas patients et changent de posture si des douleurs apparaissent. Ils capitulent ainsi face aux kilesa. Il faut être déterminé à observer les douleurs de façon pénétrante. ④ les contacts des six sens. Parfois le yogi réfléchit à une expérience et conclut qu’il est très avancé dans sa pratique. Mais il s’agit d’une forme de doute. Il faut éviter de réfléchir à ses expériences, simplement noter et évacuer ce doute par l’attention.

Onzième énigme : L’élève trouve ensuite un filtre, du type de ceux qui servent à retenir les particules de savon et à en fabriquer. Le filtre symbolise les cinq empêchements (désir sensuel, aversion, somnolence, agitation et doute). Il retient samādhi et paññā et empêche de distinguer le positif et le négatif. Le filtre ne retient pas la générosité ou la moralité mais empêche la pratique de vipassanā. Si on omet de noter de façon pénétrante « pensée, vagabondage, imagination, rencontre, etc. », des pensées liées aux plaisirs sensuels, à notre travail ou notre famille vont empêcher la concentration de se développer. Comme le poisson qui se complaît dans l’eau et est agité et malheureux s’il est arraché à son milieu naturel, les êtres humains recherchent constamment les plaisirs sensuels. Le filtre retient les précieux mérites de la pratique de vipassanā. Les yogis qui vont rentrer chez eux bientôt se réjouissent déjà de pouvoir bientôt circuler librement dans le monde sensuel.

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