Titre Lg tps Nom
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Thème Commentaire
Les cinq indriyā
et le premier
facteur pour les
renforcer
FR 32’0
1
kundala
199907
14cinqi
ndriyaet
1erfacte
urrenfor
cement
_fr
1. qualités
mentales
2. doctrine
3. progressi
on
Premièrement, les 5 facultés sont toutes impliquées à chaque note mentale.
Lorsqu’elles sont en équilibre, nous expérimentons le Dhamma. Lorsque l’on note
le soulèvement et l’abaissement de l’abdomen, si, ayant réalisé les connaissances
vipassanā, on croit en la possibilité de réaliser le noble Dhamma, on le réalisera. Il
faut déployer des efforts, rester sur l’objet sans oublier (sati), stabiliser l’esprit sur
l’objet du début à la fin (concentration momentanée) et percevoir l’objet et l’esprit
qui le note (paññā).
Deuxièmement, les 5 facultés se conditionnent mutuellement : lorsque l’on note
soulèvement et abaissement, dans la mesure même où l’on est convaincu que l’on
pourra réaliser nibbāna lorsque les conditions seront remplies et fermer
définitivement la voie vers les renaissances inférieures, on déploiera des efforts en
conséquence. Au plus grand l’effort, au plus sati sera fort et l’on pourra noter
l’objet dès son apparition. À ce moment seulement, la concentration sera établie et
l’esprit stabilisé. À cette condition seulement émergera la compréhension
vipassanā. La concentration peut être comparée aux batteries d’une lampe torche :
si elle est mal chargée, on prendra les tiges et les feuilles mortes pour des serpents
et des crapauds.
Troisièmement, la première façon de renforcer les facultés est d’orienter l’esprit
vers la dissolution de la matière et de l’esprit, sans pour autant la noter. On peut
voir que le soulèvement ne continue pas dans l’abaissement et l’on sait donc qu’il
prend fin même si on ne la perçoit pas encore. Ainsi l’esprit s’aiguisera de plus en
plus en raison de l’effort fourni. À terme, on percevra la disparition graduelle et
fugace de la matière et finalement de l’esprit qui note. Les dissolutions sont
rapides (anicca) et il est fatiguant de les suivre (dukkha). On aimerait les
empêcher mais ce n’est pas possible car elles obéissent à leurs propres causes
(anatta). Dans le cas de la marche, on voit que le mode « lever » ne se poursuit
pas dans le mode « avancer » le pied. À ce moment, en inclinant l’esprit vers la
dissolution on finit par percevoir que le « lever » disparaît par étapes et de façon
EN 44’3
2
kundala
199907
14cinqi
ndriyaet
1erfacte
urrenfor
cement
_en
Titre Lg tps Nom
du
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Thème Commentaire
fugace. L’esprit qui note disparaît aussi. Il est possible de réaliser le noble
Dhamma même au cours de la marche. Quoique nous notions, nous pouvons
expérimenter la dissolution. Parmi les 9 façons d’aiguiser les facultés, la place
d’honneur a été réservée à cette première façon par les commentateurs.
Le deuxième
facteur de
renforcement
des indriyā à
l’assise et à la
marche et les
cinq premières
connaissances
vipassa
FR 39’5
7
kundala
199907
152efac
teurtind
riya&st
adesvip
assana_
fr
1. qualités
mentales
2. progressi
on
3. instructi
ons
4. méthode
Agir avec respect et attention afin de voir effectivement la dissolution des
phénomènes est le deuxième facteur de renforcement des indriyā. Le corps devrait
se mouvoir doucement et lentement, l’esprit devrait se maintenir exactement dans
l’instant présent afin de connaître la réalité ultime.
À l’assise, si l’esprit n’est pas stable, noter 3 points ou même 4 points en fonction
de ce qui nous permet de stabiliser l’esprit : soulèvement, abaissement, toucher,
assis. Noter chaque segment de soulèvement et d’abaissement en ignorant la
forme matérielle mais en observant les sensations de poussée, de dureté, etc., la
dureté ou la chaleur au point de contact avec le sol pour le toucher et l’élément air
associé à l’intention de se maintenir assis pour la posture assise.
Lorsque l’on parvient à maintenir l’esprit sur l’objet, les 5 premiers stades de
connaissances vipassanā vont émerger : a) le corps et l’esprit sont distincts, le
premier n’ayant aucune conscience de l’objet. Hormis le corps et l’esprit, rien
n’existe. b) le soulèvement, abaissement, toucher, etc. doivent être suivis par
l’esprit. Ils sont donc la cause de l’esprit qui note. c) on déduit l’impermanence
des phénomènes du fait que le comportement du premier ne se poursuit pas dans
celui du second. Ce stade est dès lors appelé « connaissance de la compréhension
». d) Le début et la fin des phénomènes devient très distinct. Lorsque ce stade
atteint sa maturité, on remarquera que chaque soulèvement et abaissement
apparaît et disparaît par étape. e) On ne perçoit plus le début des phénomènes
mais seulement leur disparition fugace et graduelle. Lorsque ce stade atteint sa
maturité, on remarquera que l’esprit qui note disparaît aussi.
Il y a quatre façons de noter au cours de la marche : avec une, deux, trois ou six
notes par pas respectivement. Il faut ignorer la forme matérielle et se concentrer
EN 52’0
0
kundala
199907
152efac
teurindr
iya&sta
desvipa
ssana_e
n
Titre Lg tps Nom
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Thème Commentaire
sur le mouvement en notant le plus possible de segments de l’instant présent.
Lorsque l’on est capable de se maintenir sur l’objet présent, on remarquera une
sensation croissante de légèreté au moment de lever le pied et une sensation
croissante de lourdeur au moment de l’abaisser. Ce sont les éléments feu, air, terre
et eau respectivement. Il y a trois façons de faire 6 notes par pas : en notant le
début et la fin du lever, de l’avancer et du baisser du pied ; en notant chaque fois
l’intention de lever, d’avancer et de baisser dans la mesure où l’on parvient à la
percevoir, et en notant lever du talon, élever, avancer, baisser, toucher et presser
chaque fois.
Comment noter
les activités en
dehors de la
méditation
formelle ?
FR 30’0
2
kundala
199907
16noter
activites
quotidie
nnes_fr
1. instructi
ons
2. méthode
3. progressi
on
4. doctrine
À la fin de la méditation assise, ne pas se lever trop vite, observer l’intention de se
lever et ensuite noter l’action elle-même en ignorant la forme du corps, de la tête,
des mains ou des jambes, mais en se concentrant sur chaque segment du
mouvement et en collant à l’instant présent le plus possible. On observera alors
une légèreté croissante. À ce moment, on observe l’élément air et l’élément feu,
soit la réalité ultime. Si on est capable de percevoir l’intention, on a atteint le
second stade de connaissance vipassanā et on est un cūḷā sotāpanna. On met un
pied dans le sāsana du Bouddha. On sait que si on garde un bon esprit, on en tirera
les bénéfices, et inversement. Les autres vues ne nous influenceront plus et nous
aurons une bonne destinée après la mort. On réalise que l’intention est consciente
de l’objet, qu’il n’y a rien d’autre hormis le corps et l’esprit, il n’y a pas de moi.
On peut décider pour soi-même si on a atteint le second stade.
Avant de commencer la marche, observer l’intention d’aller. L’élément air assoc
à l’intention nous pousse. Deux ou trois pas avant la fin de la piste, l’intention
d’arrêter va devenir claire. Au moment de s’arrêter, observer la dureté due à la
poussée de l’air.
Avant de s’asseoir, observer l’intention, puis la lourdeur croissante au moment de
s’abaisser. Il s’agit des éléments eau et terre. On ne comprend les apparitions et
disparitions que lorsque l’on est capable d’observer la véritable nature des
EN 47’3
7
kundala
199907
16noter
activites
quotidie
nnes_en
Titre Lg tps Nom
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Thème Commentaire
phénomènes au-delà des concepts. La nature fragmentaire du mouvement devient
de plus en plus claire alors que la concentration s’approfondit.
Lorsque l’on se couche, l’intention ne peut être perçue que si l’on prête une
attention particulière au processus, car il s’agit d’un mouvement automatique
réalisé d’innombrables fois.
Lorsque l’on se rend au réfectoire, noter « voir », « prendre la cuiller », «
atteindre la nourriture », « prendre dans la cuiller », « porter à la bouche », «
pencher la tête », « ouvrir la bouche », « poser », « mâcher », « goûter », « avaler
», etc. selon la méthode donnée par Mahasi Sayadaw. Au début, on ne peut tout
noter mais il ne faut pas se décourager, à la fin on y arrivera. Quel que soit le
mouvement qui nous apparaît, il faut le noter sans faute.
Noter les trois
types de
sensations pour
atteindre
nibbāna
FR 33’5
9
kundala
199907
17troist
ypessen
sations_
fr
1. vedanā
2. progressi
on
La colère est latente dans le ressenti désagréable, l’avidité dans le ressenti
agréable et l’illusion dans le ressenti neutre. Nous ne pouvons atteindre nibbāna
qu’en éliminant ces pollutions mentales.
La sensation désagréable est ressentie le plus clairement à Sammasana ñāṇa. Il y a
trois façons de noter la douleur : dans le but de la faire disparaître, auquel cas on
nourrit l’avidité latente en nous, en favorisant un esprit fort et rude dans le but de
vaincre la douleur, auquel cas on nourrit la colère latente en nous et dans le but de
connaître sa vraie nature, ce qui est la bonne façon de noter. Nous ne connaîtrons
la nature d’apparition et de disparition que si nous connaissons la véritable nature
de la douleur. Sa nature est de s’intensifier et de décroître. Face à une douleur
intense, il faut d’abord se résoudre à rester patient et tolérant. Il faut ensuite
détendre un peu l’esprit et le corps très tendus. Il faut enfin noter intensément la
douleur, évaluer son intensité (pénètre-t-elle la peau, la chair, les os ou la
moelle ?) S’agit-il d’un picotement, d’une douleur sourde, morsure, pression,
lourdeur, vertiges ? Si elle atteint un sommet pour ensuite décroître, ne pas
relâcher la prise de note. Remarquer si la douleur se déplace. La puissance de la
prise de note s’accroît lorsque l’on commence à noter la nature de la douleur. Elle
EN 52’3
8
kundala
199907
17troist
ypessen
sations_
en
bren 1:19
’50
kundala
199907
17troist
ypessen
sations_
Titre Lg tps Nom
du
fichier
Thème Commentaire
bren commence à apparaître et disparaître et à ce moment, on commence à avoir le
dessus. La douleur n’est plus le facteur principal désormais mais la connaissance
des apparitions et disparitions. Si l’on poursuit la prise de note, à chaque note,
l’apparition n’est plus manifeste mais seulement la disparition. À ce moment nous
avons complètement surmonté la douleur et fait notre travail d’abandonner la
colère latente dans la sensation désagréable.
La sensation agréable est surtout évidente au stade d’uddayabbaya ñāṇa. Au stade
préliminaire d’uddayabbaya, c’est surtout la sensation plaisante qui est
prédominante, le yogi peut rester beaucoup plus longtemps dans la même posture,
son corps et son esprit sont agiles, directs, flexibles, tranquilles et heureux. Il
commence à y prendre goût et l’avidité habite la sensation. S’il ne l’abandonne
pas, il ne pourra progresser. Comment procéder ? Il faut d’abord observer où se
trouve la sensation la plus agréable, dans le corps ou dans l’esprit ? En continuant
à noter, le yogi parvient au stade de maturité d’uddayabbaya. Il remarque que la
sensation disparaît tout de suite après avoir été notée. Cela est si rapide qu’il se
sent opprimé et que c’est difficile à suivre. La sensation est donc vue comme
souffrance et le yogi devient capable d’abandonner l’avidité latente en elle.
La sensation neutre est surtout apparente au stade de saṅkhārupekkhā ñāṇa. On
peut savoir soi-même si l’on a atteint ce stade selon Mahasi Sayadaw si on
remarque que les trois qualités spéciales de ce stade sont présentes : il n’y a ni
terreur ni délectation, on est capable d’être impartial et sans préjugés tant face à la
douleur qu’au plaisir et on peut noter sans faire d’effort. Le yogi a tendance à
prendre tout à la légère et c’est ainsi que l’illusion prend le dessus. Pour
surmonter l’obstacle, il faut noter la sensation neutre comme impermanente.
Celle-ci est aussi peu distincte que les empreintes d’une biche sur une pierre plate.
Il faut reprendre l’observation du soulèvement et de l’abaissement et observer leur
disparition fugace ainsi que celle de l’esprit qui note, comme au stade de la
dissolution. Ainsi, en voyant que tout est impermanent, on aura fait le travail
Titre Lg tps Nom
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Thème Commentaire
d’éliminer l’illusion latente dans les sensations neutres. C’est le stade de maturité
de saṅkhārupekkhā ñāṇa.
Après la retraite, il faut emporter l’esprit qui note avec soi et noter sans
interruption jusqu’à l’atteinte de nibbāna. L’effet du travail de prise de note
accompli au cours de la retraite nous accompagnera jusqu’au bout du chemin
même si nous devons encore reprendre naissance.
Vīriya
sambojjhaṅga
FR 26’5
6
kundala
facteurs
indriya1
6_fr
1. inspirati
on
2. effort
3. qualités
mentales
Les ressentis négatifs peuvent influer sur le mental du yogi. S’il est découragé et
pense n’être pas capable, il devrait méditer sur ces trois sambojjhaṅga : vīriya, pīti
et dhammavicaya. Il doit réfléchir d’abord à la chance extraordinaire de pouvoir
pratiquer le Dhamma et ainsi fermer peut-être définitivement la porte aux
renaissances dans les plans inférieurs. Le Bouddha n’hésitait pas à décrire en
détail les tourments des enfers et le yogi devrait s’efforcer de les visualiser pour
se stimuler à fournir plus d’efforts.
Un jour un moine avait demandé des instructions au Bouddha pour méditer dans
la forêt, mais après trois mois, n’étant même pas parvenu à développer le
samādhi, il se découragea et se résolut à abandonner la pratique en se contentant
de vénérer le Bouddha. Le Bouddha vînt à l’apprendre et lui raconta comment,
dans une vie antérieure comme colporteur, il ne manqua pas l’opportunité qui se
présentait à lui. Un autre colporteur du nom de Seriva l’avait précédé dans une
maison pauvre de la ville où il voulait vendre ses breloques. La petite fille voulait
acheter quelque chose et la vieille femme lui montra un vieux bol de leur grand-
père. Seriva le gratta et vit qu’il était en or, mais feignit de n’être pas intéressé,
pensant revenir le prendre plus tard. Entre-temps, le bodhisatta passa lui aussi,
mais expliqua honnêtement que le bol avait une valeur qui excédait ses moyens.
La femme pourtant accepta de le céder contre un prix inférieur. Seriva en fût
excédé et voulut se venger, mais il mourut d’énervement, plein de regrets. Il
s’agissait du futur Devadatta. Après avoir entendu ce récit, le moine pratiqua
ardemment et devînt arhat.
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Nous devrions au moins atteindre le chemin et le fruit de sotāpatti en cette ère de
l’enseignement du Bouddha, sans quoi le regret nous hantera longtemps. À
l’époque du Buddha, les pāramī des gens étaeint développés et viser ce stade était
insuffisant. Il fallait viser le stade d’arhat. Mais aujourd’hui avec le déclin de
l’enseignement, peu sont ceux qui visent l’état d’arhat. Mahasi sayadaw
recommandait de pratiquer jusqu’à l’atteinte du stade de sotāpanna au moins.
Ceux qui ont connu Webu sayadaw, réputé arhat, ne l’ont quasiment jamais vu
non attentif. Lorsque les disciples lui rendaient visite, il ne faisait rien d’autre que
les exhorter à pratiquer, et n’enseignait même pas la doctrine.