Ariya sacca

Sammuti sacca, la vérité conventionnelle, ce sont les noms, les concepts, la notion du temps, etc… Elle permet la communication. Paramattha sacca, la vérité ultime, ne peut être perçue que par vipassanā, et est difficile à voir. Le troisième type de vérité, ariya sacca, la noble vérité, émerge lorsque l’on observe paramattha sacca.

Lorsque l’on observe les phénomènes physiques et mentaux, on perçoit d’abord leurs caractéristiques individuelles et puis leurs caractéristiques communes (impermanence, souffrance et non-soi). Si on voit les apparitions et disparitions, on voit la 1ère noble vérité, celle de dukkha, la souffrance.

Les quatre nobles vérités ne sont pas faciles à comprendre en profondeur. On ne comprend pas que « la vie est souffrance », car on limite le terme souffrance à la souffrance ordinaire, à la douleur. On ne le comprend pas car on ne voit pas l’impermanence, on ne voit que des concepts. Si on voyait la dissolution en nous, l’attachement diminuerait. Exemple d’une maison offerte gratuitement aux familles, mais où celles-ci mourraient aussitôt installées. Plus personne n’accepterait ce cadeau. On ne voit pas que le corps et la vie sont un fardeau. C’est avijjā, l’ignorance.

La deuxième noble vérité, samudaya sacca, l’origine de la souffrance, c’est lobha, l’avidité associée à l’ignorance, avijjā. Ensemble, elles créent la vie. Si nous ne désirons plus les phénomènes, nous expérimenterons nibbāna. « nis » signifie « sans » et « vana » signifie « attachement ». À cause du désir, on crée du kamma. Dans l’Inde ancienne, les gens croyaient que Brahma était le créateur de la vie, Vishnu celui qui la maintenait et Shiva celui qui la détruisait. Pour le Bouddha, c’étaient des concepts. En réalité, la vie est créée par l’ignorance et l’avidité, maintenue par le kamma (et accessoirement par l’esprit, la température et la nourriture) et détruite par les kilesā, les pollutions mentales. Il faut comprendre la loi des causes et des effets, l’ignorance cause le désir avide, qui cause l’action, qui cause la souffrance, etc. C’est un cercle. Au moins il y a d’ignorance, au moins il y aura de désir et puis de souffrance.

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