Ariyāvāsa sutta –prérequis au développement des ariyāvāsa dhamma

À chaque note, le yogi développe la noble demeure (ariyāvāsa). Le Bhikkhu Tissa avait omis de la faire et c’est ainsi qu’il reprit naissance comme pou. Tissa avait peu de possession, mais certains ont de nombreux objets susceptibles d’attachement : familles, possessions, etc. Nous devrions y prêter attention.

Pour construire une maison, nous avons besoin d’argent. Pour construire ariyāvāsa, nous avons besoin de croire qu’elles peuvent nous sauver d’une renaissance malheureuse. Certains disent ne rien pouvoir croire sans expérimentation, mais une dose de foi basée sur le raisonnement et l’ouï-dire sont un prérequis à la pratique d’ariyāvāsa, tout comme on s’appuie sur des explications pour se rendre à un endroit inconnu. Il faut donc d’abord noter et comprendre clairement (l’apparition, la disparition, le changement, …) chaque soulèvement, abaissement, levée, avancée, baissée, flexion, rétraction, audition, vision, sensation olfactive, tactile, gustative, pensée. Si ce que l’on a entendu s’avère vrai, on ressentira beaucoup de gratitude. Une des caractéristiques du Dhamma est qu’il peut être vérifié par soi-même (ehipassiko). Pour parvenir à réaliser le Dhamma, nous aurons besoin de foi (saddhā), d’une forte détermination (chanda) et d’une énergie inébranlable (viriya).

Il existe deux raisons empêchant une personne de réaliser le Dhamma même si elle en est capable : ① omettre de faire ce qu’il faut soit en raison du professeur, soit par sa propre négligence ② les mauvais compagnons (pāpamitta). Ainsi, même s’il eût la chance d’être instruit par le Buddha, Pessa n’écouta que la moitié de son sermon et perdit ainsi sa précieuse occasion. Le Buddha n’insista pas car il savait que Pessa n’écouterait qu’à moitié et que ce ne serait pas bénéfique.

Dans ce sermon, Kandaraka et Pessa rendent visite au Buddha et admirent la grâce et les bonnes manières des moines. Chacun se dévoue à la pratique de la méditation, les arhats sont attentifs à 100 %, les anāgāmi, à 75 %, les sakadāgāmi, à 50 %, les sotāpanna, à 25 % et les autres sont attentifs à des degrés divers. Pessa observe que les humains sont retors, hypocrites et causent secrètement du tort à leur propre communauté, là où les animaux ne sont pas trompeurs ou rusés, sont très naturels notamment lorsqu’ils défèquent ou urinent, qu’ils ne complotent pas contre leurs maîtres et qu’il est très bon que le Buddha ait raffiné l’esprit de tant de gens. Le Buddha réplique que les humains sont malhonnêtes car ils ne sont pas conscients de leurs tares mentales.

Ajatasattu est un exemple de personne capable d’atteindre le stade de sotāpanna mais qui, à cause de son mauvais compagnon Devadatta, a tué son père Bimbisāra et fut incapable de s’établir ensuite sur la voie lorsqu’il entendit le sermon du samaññaphala sutta. Il y a beaucoup d’autres exemples dans les écritures.

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