Ariyāvāsa sutta – simplicité de la pratique et pureté de l’esprit

Le Mahāsatipaṭṭhāna sutta recommande d’être conscient du fait d’aller lorsque l’on va, lorsque l’on est assis ou debout : gacchanto vā ‘gacchāmī’ti pajānāti ; nisinno vā ‘nisinnomhī’ti pajānāti ; ṭhito vā ‘ṭhitomhī’ti pajānāti. C’est très simple et certains ont du mal à croire que cela puisse être une instruction du Buddha. Ledi Sayadaw recommande dans le livre de la doctrine du non-soi (anatta dīpanī) de se concentrer sur chaque pas lorsque l’on marche et de ne pas accomplir le moindre pas distraitement. Dans cette pratique, nous n’utilisons pas beaucoup de mots : debout, assis, en marche, lever, avancer, etc. Si nous ne sommes pas intéressés à noter la posture assise, l’alternative possible est de noter le soulèvement et l’abaissement. Les débutants se mettent à la pratique sur la foi du maître, mais peuvent être assaillis de doutes s’ils n’obtiennent pas de réalisations, risquent d’abandonner les ariyāvāsa et de se retrouver sans protection. Nous devrions surmonter les empêchements et atteindre cittavisuddhi, la pureté de l’esprit. Les empêchements trouvent leur source dans l’inattention.

De nombreuses personnes se contentent de pratiquer la charité, de respecter les préceptes, de réciter les écritures, de rendre service et croient garder ainsi un esprit pur. Ils sont désillusionnés s’ils se mettent à pratiquer comme cette femme qui se plaignait auprès de Mahasi Sayadaw de détresse mentale lorsqu’elle méditait, alors que son esprit ne lui causait aucun souci à la maison. Tout comme un torchon de cuisine dont on ne voit pas les taches tant qu’il remplit sa fonction, nos impuretés n’apparaissent au grand jour qu’en méditation.

La pureté mentale des jhāna n’est pas la même que celle qui procède de vipassanā. Même si toutes deux sont dégagées des empêchements, la première ne dure que le temps de l’absorption mentale.

Au terme de cette retraite, nous n’aurons examiné que deux des dix ariyāvāsa : l’élimination des cinq empêchements et l’observation de chaque objet pour se protéger constamment. La clé réside dans l’attention, comme l’expriment les dernières paroles du Buddha : handa dāni, bhikkhave, āmantayāmi vo, vayadhammā saṅkhārā appamādena sampādethā et celles du Dhammapada : appamādo amatapadaṃ, pamādo maccuno padaṃ. appamattā na mīyanti, ye pamattā yathā matā. (La vigilance est la voie de la non-mort, la distraction est la voie de la mort. Celui qui est vigilant ne meurt pas, celui qui est inattentif est comme déjà mort.) Nous essayons de garder le Dhamma en mémoire.

Récitation de la partie introductive du Mahāsatipaṭṭhāna sutta (uddeso)

Cérémonie de clôture (J-P Detournay, hommages, remerciements)

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