Bénéfices de mettā, l’histoire de Māgaṇḍiya (suite)

Le Buddha expliqua donc au père Māgaṇḍiya comment il avait renoncé aux plaisirs sensuels depuis le jour de son grand renoncement, et comment Māra, très contrarié et empli d’anxiété, avait envoyé ses trois filles Taṇhā, Arati et Rāga, déguisées en divinités attrayantes, ce qui n’avait éveillé aucun désir sensuel en lui. Comment dès lors pourrait-il s’intéresser au corps inutile, empli de matière fécale et d’urine de sa fille, qu’il ne souhaite même pas toucher du pied. Il est vrai qu’il y a beaucoup d’impuretés dans le corps. Les yogis sont encouragés à l’observer de la tête aux pieds et des pieds à la tête comme étant, sous l’emballage de peau, un conglomérat de 32 parties repoussantes : cheveux, mésentère, poils, contenu d’estomac, ongles, excréments, dents, cerveau, peau, bile, chair, flegme, tendons, pus, os, sang, moelle, sueur, reins, graisse dure, cœur, larmes, foie, graisse liquide, membrane, salive, rate, glaire, poumons, synovie, intestins. Les parents à ces paroles devinrent anāgāmī (ils portèrent ensuite la robe et devinrent arhats), mais la fille, qui n’avait pas à ce moment-là yoniso manasikāra, se sentit injuriée, convaincue que le Buddha voulait lui faire perdre la face, et complota une vengeance jusqu’à la fin de ses jours. Le Buddha savait tout cela, mais il lui fallait s’exprimer de cette façon pour que les parents comprennent Il y a six types de paroles selon qu’elles sont véridiques ou non, bénéfiques ou non et appréciées ou non par l’auditeur. Le Buddha ne dit que ce qui est véridique et bénéfique, que ce soit apprécié ou non.

Plus tard, l’oncle Māgaṇḍiya offrit la main de Māgaṇḍiya au roi Utena. Il y avait à Kosambī trois millionnaires qui offraient le repas au Buddha à tour de rôle dans le monastère qu’ils avaient offert au Saṅgha: Ghosaka, Kukkuṭa et Pavāriya. Un jour, Sumanā la fleuriste, avec l’aval des trois millionnaires, invita le Buddha chez elle pour le repas. Elle invita également Khujjuttarā la servante de la reine Sāmāvatī qui tous les jours achetait des fleurs pour sa maîtresse. Écoutant le prêche du Buddha, cette dernière devînt sotāpanna. Elle avait l’habitude d’empocher 4 dollars sur le 8 dollars donnés par sa maîtresse pour acheter des fleurs, mais ne pût plus le faire ensuite. Elle avoua la vérité à sa maîtresse au risque de sa vie car à l’époque les reines avaient droit de vie et de mort sur leurs servantes. Ce courage est caractéristique des sotāpanna. Elle était devenue incapable de mentir. À ce stade, sīla est génétiquement modifié. La reine requit ensuite de Khujjuttarā qu’elle lui enseigne le Dhamma. Celle-ci se lava et se vêtit à la façon des moines, avec une épaule nue et exposa le Dhamma à la reine et à 500 dames d’honneur qui devinrent sotāpanna. Il faut bien comprendre qu’elles ont dû pratiquer vipassanā en même temps qu’elles écoutaient le sermon, autrement il n’est pas possible d’atteindre ce stade.

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