Cinq conditions favorables

‘ārambhatha buddhasāsane’, c’est une façon d’encourager le pratiquant à se mettre à la pratique. Nous devrions nous réjouir de bénéficier de quatre rares opportunités : être nés dans le plan humain, être en vie et en bonne santé, vivre dans une ère de Buddha (être exceptionnel ayant perfectionné ses pāramī sur des millions d’années), vivre à une époque où l’enseignement est accessible.

Le moine Uttiya demande au Buddha de brèves instructions, promettant alors de pratiquer seul, retiré, vigilant, ardent et résolu (SN 47.16). Il fait preuve d’humilité en ne s’asseyant pas face au Buddha ni derrière lui, ni trop près, ni trop loin, ni dans le sens du vent, ni sur un siège trop haut.

❶ seul  (eko). Le Buddha cite trois endroits favorables où le pratiquant ne sera pas distrait : la forêt, le pied d’un arbre et un endroit isolé. Au centre de méditation, il ne faut observer que son propre corps et esprit, ainsi restera-t-on isolé.

❷ retiré (vūpakaṭṭho).

❸ vigilant (appamatto). Il ne faut manquer aucun contact sensoriel, observer le processus sans s’investir dans le contenu. Le Buddha recommande de se comporter comme un aveugle, comme un sourd, comme un invalide avec lenteur pour parvenir à suivre les phénomènes et comme un ignorant, en s’abstenant de réfléchir et d’analyser comme dans la vie quotidienne. Même si nous avons une bonne vue, une bonne ouïe, sommes en bonne santé et fort et avons beaucoup de connaissances. Il faut veiller aussi à ne pas déranger les autres et témoigner de bienveillance, tousser attentivement, etc. À l’inverse, si on entend des bruits énervants, il faut se contenter de noter le processus sans interpréter.

❹ ardent (ātāpī). On utilise ce terme car ce type d’effort va brûler les impuretés (kilesa) dans l’esprit. Chaque fois que l’attention est présente, l’énergie et l’attention se renforcent. Après un certain temps, l’esprit va coller à l’objet. Si l’attention est absente, les objets agréables, désagréables et neutres vont introduire l’avidité, la colère et la confusion respectivement dans l’esprit. L’effort remplit quatre fonctions simultanées : empêche l’apparition ou la réapparition de kilesa, introduit des énergies pures et développe celles qui sont déjà présentes.

❺ résolu (pahitatto). Pratiquer dans le but d’atteindre la libération.

Lorsque le yogi rapporte son expérience à l’entrevue, il doit indiquer combien d’heures il a pratiqué l’assise et la marche puis choisir la meilleure séance (ou la plus difficile), expliquer combien de temps il est resté sans bouger, s’il a pu observer l’objet et ce qu’il a remarqué. Il doit d’abord parler de l’objet primaire, ensuite des pensées vagabondes (a-t-il pu les noter, qu’en est-il advenu ?), des douleurs, des états d’esprit. S’il reste du temps pour parler de la marche, combien de temps a-t-il pratiqué, a-t-il fait une, deux ou trois notes par pas, comment les objets ont-ils été notés, y compris « debout » et « tourner » ? S’il pratique correctement, il ne sera pas anxieux par rapport au rapport.

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