Cinq indriya et deux 1ères causes de leur renforcement

Vipassanā peut être envisagé comme le développement progressif de qualités mentales positives et leur implantation durable dans l’esprit. Hier, il était question des facultés négatives : désir, aversion, somnolence, agitation et doute. Les cinq facultés de contrôle (indriya) sont la foi, l’effort ou l’énergie, l’attention, la concentration et la sagesse. C’est ce dernier facteur qui permettra la libération de la souffrance. Il y a neuf causes qui vont permettre le renforcement de ces facultés.

Quand le yogi note toutes les apparitions et disparitions aux six portes sensorielles, les cinq facultés sont déjà très développées, l’esprit est calme et clair. Il est habité d’une foi préliminaire et vérifiée par l’expérience qui induira un regain d’énergie lequel permettra à son tour à l’attention d’atteindre chaque fois sa cible. L’attention a le mystérieux pouvoir de favoriser la concentration. L’esprit reste stable, se plaît dans l’objet. Au plus l’attention se renforce, au plus la concentration s’approfondit. Quant à la sagesse, elle vient automatiquement si les cinq premiers facteurs sont présents. L’esprit voit distinctement chaque phénomène, distingue l’esprit et la matière et perçoit le lien de causalité entre eux. Il est comblé, réconforté et soulagé. Il n’y a qu’une succession de phénomènes physiques et mentaux dépourvus d’ego. La réalisation de l’impermanence, de la souffrance et du non-soi va renforcer encore cette foi. Comme le couteau qui est affûté lorsque la juste pression est appliquée (effort) et que le bon angle est maintenu tout en ajustant le couteau (continuité de l’attention).

❶ Diriger délibérément l’attention vers l’impermanence des phénomènes.  Au début, il faut se dire que tout ce qui apparaît disparaît forcément car la croyance en la permanence va bloquer la sagesse et amènera des réactions pénibles. Avec la pratique, cette connaissance théorique va se transformer en foi vérifiée par l’expérience.

❷ Pratiquer de façon respectueuse et précise. Il est utile pour y parvenir de songer aux bénéfices de l’attention aux quatre satipaṭṭhāna : purification de l’esprit, victoire sur le chagrin et les lamentations, élimination de la douleur et du mécontentement, atteinte du noble chemin et réalisation de nibbāna. Ainsi, nous serons incités à noter et à ralentir les mouvements. L’attention doit être aussi forte que si nous devions traverser un torrent sur une passerelle étroite dépourvue de rampe ou si nous devions porter un bol rempli à ras bord d’huile sans en verser une goutte. C’est l’exemple qu’avait donné autrefois le Buddha à des bhikkhū partis pratiquer en forêt qui ne montraient pas beaucoup de respect pour la pratique, regardaient les oiseaux et les nuages.

❸ Continuité de l’attention. Il faut se maintenir toujours dans l’instant présent, empêcher les kilesa tels que l’avidité, la colère ou l’ignorance de pénétrer l’esprit et de nous distraire. Un esprit libre des kilesa est léger et heureux.

❹ Créer des conditions favorables.

❺ Se souvenir des conditions qui ont permis une bonne méditation autrefois.

❻ Cultiver les qualités qui mènent à l’illumination

❼ Détermination à pratiquer intensivement

❽ Patience et persévérance face aux obstacles

❾ Détermination à poursuivre jusqu’au but.

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