Claire compréhension dans les activités quotidiennes

Notre domaine, ce sont les quatre établissements de l’attention. Il ne faut rien rechercher. Si nous observons quelque chose sans attention, il ne peut s’agir d’une connaissance issue de la pratique : bhāvanāmayañāṇa. Le Roi du Kosala aimait rendre visite au Buddha à Sāvatthī et lui demanda un jour de lui expliquer en un seul mot le Dhamma qui lui soit bénéfique dans cette vie et dans les suivantes. Le Buddha dit simplement « appamāda » (attention). Tout l’enseignement du Buddha se ramène à ce mot.

Rares sont ceux qui s’intéressent à la pratique et qui ont la disponibilité pour pratiquer. Il est difficile de contrôler les portes sensorielles. Il ne faut pas laisser lobha et dosa pénétrer l’esprit. Les instructions sont faciles, mais la pratique est difficile. Si nos pāramī sont mûrs, nous pouvons atteindre l’illumination dans cette vie même, mais si nous n’y parvenons pas, nous aurons développé les pāramī. Pour développer l’attention, il faut noter sans interruption. Si nous aimons quelque chose, nous le regarderons longtemps et en détail. En méditation aussi, si l’aspiration (chanda) est développée, nous désirerons observer longtemps et précisément.

Le Buddha instruit au bhikkhu d’appliquer la claire compréhension lorsqu’il effectue un mouvement vers l’avant ou l’arrière. Au début, l’attention n’est pas développée à la marche, mais l’observation se fait de plus en plus précise. À terme, le yogi verra une succession de petits mouvements.

Le bhikkhu doit aussi appliquer samapjañña lorsqu’il regarde devant lui ou sur le côté, s’étire, se penche, s’assied, se détend, revêt ses robes ou prend son bol. Quelqu’un qui regarde distraitement ne mérite pas d’être appelé un yogi. Un yogi attentif est très grâcieux. C’est difficile au début. Le désir ou l’aversion peuvent surgir très facilement quand nous regardons. Au repas, il faut noter : voir la nourriture, disposer, prendre, porter à la bouche, ouvrir la bouche, déposer, mâcher, avaler, etc. C’est un processus très long. Si nous le faisons, nous comprendrons nécessairement quelque chose. Nous pouvons pratiquer en même temps la contemplation du caractère repoussant de la nourriture qui se mélange à la salive, etc. Cela suscitera le sens de l’urgence et le désir de libération.

Il n’est pas inutile non plus d’appliquer sampajañña aux toilettes. Au moment d’aller dormir, noter ‘dormir’ et tenter d’être attentif dès le réveil, ce qui demande un peu de pratique. Lorsque nous sommes silencieux, il faut en avoir conscience et observer le corps.

Tout ceci concerne l’attention pendant les activités quotidiennes ou attention générale. Il n’est pas facile d’appliquer les instructions du Buddha mais les yogis le font du mieux qu’ils peuvent. Peu à peu, leur confiance se renforce. Le Buddha a déclaré à Vakkali qui était devenu moine pour pouvoir contempler le Buddha que seul celui qui pratique le Dhamma et voit le Dhamma voit le Buddha. Si nous respectons la pratique, nous verrons le Dhamma, et donc le Buddha.

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