Comment noter l’objet?

  • On demande d’observer les choses telles qu’elles sont mais, en étiquetant l’objet, on utilise des concepts qui n’existent pas ultimement au contraire des tensions, des mouvements, de la dureté, etc. On le fait car au début de la pratique, on ne peut saisir la réalité qu’à partir de concepts.
  • Il y a trois niveaux d’observation de l’objet : ① forme (par exemple, la forme de la jambe visualisée pendant la méditation en marche) ; ② manière (en mouvement, etc.) ou position (penché, assis, etc.). ③ véritable nature.
  • Noter permet de bien distinguer les objets d’une part et donne de l’énergie de l’autre.
  • Quand sati, samādhi et viriya se développent, paññā se développe et l’esprit dépasse le concept, il s’établit fermement sur la nature ultime. Forme et manière ne se présentent plus à l’esprit. À ce moment noter peut devenir une distraction, même si on peut encore utiliser des étiquettes comme dureté, chaleur, etc. Quand de trop nombreux objets se présentent, on peut soit noter ce qu’on peut, soit observer sans noter.
  • Comment noter ? À la façon des deux analogies abordées la veille (le pont pour un seul pied et le bol rempli d’huile jusqu’au bord).
  • Instructions pour le contrôle des sens: ① se comporter comme un aveugle. Quand la vision se produit, on note le processus physique au niveau de l’œil. La rencontre entre un objet visible, la lumière et la base de l’œil provoque la conscience visuelle. Viennent ensuite les sensations agréables ou désagréables. On ne cherche pas à identifier ce que l’on voit. Le phénomène de vision apparaît au méditant attentif comme segmenté. ② se comporter comme un sourd : conscience au niveau du contact, des sensations. Attention, ne pas chercher à savoir de quoi il s’agit sinon on arrête sa pratique. ③ agir comme si nous étions sots même si nous sommes très compétents. Si on veut vraiment connaitre le corps et l’esprit, il faut suivre les instructions à la lettre. ④ se comporter comme si on était faible ou invalide, on bouge et on se déplace doucement et lentement comme si on risquait de se faire mal. ⑤ se comporter comme si on était un cadavre qui ne réagit à rien. Si on observe une douleur, elle augmente, mais si on bouge, on ne la connait pas. Si on bouge, on ne développe ni concentration, ni connaissance. Quand il n’y a plus que la douleur et la conscience qui observe la douleur, on est dans la réalité ultime.
  • Ce n’est que si on calme le corps qu’on peut calmer l’esprit. Pour cela, il ne faut faire qu’une chose à la fois. Au début de la pratique, quand le corps est calmé, on ressent de l’inconfort car l’esprit est plus agité. On ne note pas dans le but de se débarrasser de cet inconfort mais de le connaitre, on observe donc simplement les phénomènes pour eux-mêmes jusqu’à leur disparition. Si on ne supporte plus, on peut changer de position mais avec pleine attention.

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