Comment observer ?

Respecter les préceptes est important pour installer les bases de la pratique : purifier le comportement physique et verbal. Mais pour purifier l’esprit, satipaṭṭhāna est nécessaire. Il faut pratiquer respectueusement (bien écouter les instructions et les appliquer scrupuleusement), avec détermination et sans interruption, du lever au coucher.

Dans le satipaṭṭhāna sutta, le Buddha énumère sept bénéfices de la pratique : la purification de l’esprit, la victoire sur le chagrin et les lamentations, la fin de la souffrance physique et mentale, l’atteinte du juste chemin et la réalisation de nibbāna.

Dans quel but pratique-t-on l’attention ? Dans le but de voir les choses telles qu’elles sont réellement, de développer les connaissances vipassanā. L’enseignement du Buddha, en substance, c’est observer ce qui se manifeste dans l’instant présent et la façon dont cela se manifeste.  Peut-être ressentira-t-on de la dureté ou de la douceur (terre), de la solidité ou de la fluidité (eau), de la chaleur ou du froid (feu) des raideurs, des tensions, des vibrations (air). Peut-être s’agira-t-il d’objets sensoriels : les formes et l’œil, les sons et l’oreille, les odeurs et le nez, les saveurs et la langue, le toucher et le corps. Toutes les parties humides du corps peuvent ressentir le toucher. À la rencontre de ces matérialités correspond chaque fois une conscience. Il y a aussi la conscience de l’esprit dont l’objet est les souvenirs, les projets, etc. Le contact est la rencontre de trois éléments : la base (par exemple le tympan – sotapasāda), le percuteur (par exemple le son) et l’étincelle (la conscience auditive). Le contact amène un ressenti agréable, désagréable ou neutre. Les éléments physiques et mentaux apparaissent en paires.

Tout apparaît en vertu de causes. L’oreille est nourrie par l’esprit, la nourriture, le climat et le kamma. C’est l’intention de parler qui produit le son, le son qui amène l’audition. La conscience auditive dépend du kamma.

Le yogi note de façon globale « entendre », mais les parties du processus vont lui apparaître de plus en plus clairement. De la même façon, on regarde d’abord le visage de quelqu’un globalement avant d’observer les détails. Il ne faut pas chercher à voir séparément la conscience, l’onde sonore, la sensibilité du tympan, le ressenti, le contact, etc., cela va venir naturellement. Il ne faut pas étudier ou analyser.

Il faut que l’observation soit synchronisée avec l’objet. pour y parvenir, il faut un esprit prêt à noter, alerte (viriya). Il faut aussi qu’il soit dirigé vers l’objet grâce au facteur jhanique de vitakka. Toutes les impressions sensorielles et tous les mouvements, même minimes, doivent être notés. L’effort contrecarre la paresse et l’application de l’esprit, le vagabondage. Sans la note, nous allons nous investir dans l’objet sensoriel et désirer l’agréable ou repousser le désagréable.

L’esprit pur se manifestera d’instant en instant, c’est bhāvanā, le développement mental.

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