Comment rayonner mettā et ses bénéfices (histoire de Māgaṇḍiya)

Après l’énumération des 15 qualités dont le moine devrait se munir, le sutta recommande de rayonner mettā à l’intention de 4 paires et 2 trios d’êtres respectivement, leur souhaitant bonne santé, bonheur et paix. La première paire, ce sont les êtres faibles et les êtres forts, soit les arhats. Les êtres faibles ont encore du désir, ils craignent donc de ne pas obtenir ce qu’ils veulent, ils tremblent, ont de la colère, de la haine et de la peur. La seconde paire, ce sont les êtres visibles et invisibles, soit ceux que l’on ne voit pas. La troisième paire, ce sont les êtres éloignés et rapprochés, comme les membres de notre entourage envers lesquels nous rayonnons mettā à chaque rencontre. La quatrième paire, comprend ceux qui sont nés mais ne renaîtront plus, soit les arhats et ceux qui devront encore prendre naissance car ils n’ont pas atteint la libération. Le premier trio comprend les êtres longs comme les éléphants, courts comme les insectes et médians. Le second trio comprend les êtres gros, minces et intermédiaires.

On peut aussi rayonner l’amour bienveillant à la façon du Paṭisambhidāmagga comme on le fait le soir, en élargissant progressivement le champ de rayonnement.

Après avoir rayonné mettā envers ces 4 paires et 2 trios, le mettā sutta recommande de ne pas tromper ou mépriser d’autres êtres. Il faut aimer tous les êtres de la même façon qu’une mère son enfant unique. On n’établit pas de distinction entre nous et les autres. Sīmāsambheda signifie que l’on supprime toute démarcation. Le sutta poursuit en expliquant qu’il faut emplir l’univers entier, tous les êtres sans distinction de cet amour bienveillant. Cet amour bienveillant est appelé un « illimité » pour cette raison.

Il y a 11 bénéfices à la pratique de mettā. 1) dormir confortablement 2) être cher aux autres, y compris aux êtres invisibles qui nous protégeront, car nous sommes patients et pardonnons facilement 7) immunité contre le feu, les armes ou le poison 8) concentration facile 9) expression sereine 10) mort sans confusion 11) renaissance dans le monde des Brahma.

L’histoire de Māgaṇḍiya illustre le 7ème bénéfice. Son père voulait la marier au Buddha qui refusa car il avait renoncé aux plaisirs sensuels. Elle devînt la troisième épouse du roi Utena de Kosambī, après Vāsuladattā et Sāmāvatī. Nous poursuivrons demain ce récit.

Page précédente