Comprendre les avantages de la patience

Brahmavihāra ou Brahmacariyā signifie vie noble ou sainte. Ces pratiques sont qualifiées d’illimitées dans l’Abbhidamma car elles incluent tous les êtres. Il y en a quatre : mettā, karuṇā, muditā et upekkhā. La traduction de la seconde, la compassion, ne porte pas à équivoque, mais l’amour bienveillant ne doit pas être confondu avec rāga, le désir avide. La troisième, la joie ou le bonheur ne doit pas se confondre avec l’accomplissement de son désir ou un sentiment de réussite, dans le Dhamma par exemple. Upekkhā enfin peut aussi signifier sensation neutre. Il vaut donc mieux ne pas traduire ces termes.

Mettā peut se pratiquer dans toutes les postures. Il convient de réfléchir avant de pratiquer mettā au caractère pernicieux de la colère et aux avantages de la patience. Garder une rancune revient à faire de la colère son amie. On est content d’être en colère et s’irrite même si quelqu’un nous conseille d’être patients. Ananda expliqua autrefois à Chanda comment la colère nous faisait perdre instantanément notre esprit pur et nous amenait à commettre des fautes susceptibles d’amener des malheurs et une mauvaise renaissance. La patience en revanche est une très bonne base pour vipassanā car elle écarte la convoitise, le mécontentement, le chagrin et les lamentations. Il est dit dans le pātimokkha que la patience est la pratique suprême. La patience signifie la puissance. Elle est la caractéristique des êtres nobles. Elle nous amènera la santé et personne ne nous haïra. À l’inverse, le manque de patience amène les représailles, les disputes, etc. La patience est nécessaire pour la pratique de la générosité (être capable de mettre de l’argent de côté), de la moralité (s’abstenir de briser les préceptes), de la culture mentale (face aux douleurs), pour atteindre le chemin et le fruit et pour réaliser complètement les pāramī. Pour la pratique de mettā aussi, la patience est fondamentale.

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