Contemplation du corps et claire compréhension

Pourquoi y a-t-il un corps ? En raison de l’ignorance, du désir, du kamma et de la nourriture. Si nous observons le corps, nous verrons son apparition. En l’absence de causes, le corps n’apparaît pas. Nous contemplons tantôt son apparition, tantôt sa disparition, tantôt les deux. Il s’agit là selon Mahasi des facteurs d’origine et de dissolution dont parle le mahāsatipaṭṭhāna sutta. Il est plus difficile de voir les causes que de voir les apparitions et disparitions.

Cette observation directe relève de vipasssanā, pas de samatha, laquelle nourrit la notion de permanence. « …ou bien son attention est établie sur le fait qu’il n’y a que le corps et son attention est établie dans la mesure nécessaire pour le développement ultérieur de la connaissance et de l’attention ». En d’autres termes le méditant réalise qu’il n’y a pas d’homme, de femme, de personne, de « je », d’âme, etc. Il ne s’attache ainsi à rien par le désir ou les vues fausses.

S’il y a attachement, il y a action et donc renaissance, vieillesse, maladie et mort. C’est un cycle infini. Nous essayons d’éviter l’attachement par l’attention et la claire compréhension.

Le sutta précise au début que le yogi observe le corps dans le corps, etc.  de façon ardente, en comprenant clairement et attentivement, en éliminant (au présent) la convoitise et le mécontentement dans le monde. Les pollutions mentales sont éliminées tant que nous restons attentifs, mais il ne s’agit pas encore d’une élimination définitive. La claire compréhension doit être appliquée à toutes les activités, du matin au soir, avec une attention complète. Quand nous parvenons à voir chaque chose selon sa réalité, la claire compréhension de la non-illusion (asammoha sampajañña) se manifeste. Elle nous mènera aux stades supérieurs de la pratique, jusqu’à l’illumination.

Page précédente