Dernières strophes du mettā bhāvanā

Les premières strophes du mettā bhāvanā ciblent des catégories spécifiques (odhisa mettā), la septième strophe cible tous les êtres sans limites, la huitième strophe imprègne les directions (disāpharaṇā). Mettā a deux opposés : dosa et taṇhā. Le second peut se déguiser comme mettā. Comme un jardinier qui prépare d’abord le sol avant de semer les graines de façon systématique ou le pécheur qui envoie successivement un gros, un moyen et un fin filet, il faut procéder dans l’ordre de façon très systématique afin de tout couvrir. La dernière partie du texte concerne le filet le plus fin.

Récitation trois dernières strophes.

Du plan le plus élevé dans les cieux au dernier enfer, tous les êtres qui vivent sur terre, dans l’eau ou dans les airs sont visés.

Mettā, l’amour, est très présent dans la société : les parents vis-à-vis de leurs enfants et vice-versa. Les amis entre eux, etc.

Karuṇā, la compassion, est très naturelle quand on voit quelqu’un en difficulté. Elle implique une comparaison entre notre situation et la leur. Cette compassion est très présente dans le christianisme et est symbolisée par la vierge, réputée plus compatissante que Jésus. L’intercession de la vierge blanche est demandée pour les événements heureux, celle de la vierge noire, pour les occasions difficiles. Dans le Mahāyāna, la bodhisatta Guanyin remplit ce rôle. Il y a au moins douze Buddhas dans le Mahāyāna, et un seul dans le Theravāda. Mais dans le fond, c’est similaire.

Muditā, la joie empathique, est plus difficile à développer. Lorsque les autres connaissent le succès, cela nous rend souvent malheureux. Les enfants sont en compétition et la compétition au travail est féroce.

Upekkhā, l’équanimité. Il est normal que nous recevions tantôt des éloges, tantôt des blâmes. Il faut comprendre et accepter les hauts et les bas, sans attachement ou colère. Seules les personnes mûres parviennent à tout envisager correctement ainsi. Elles ont pratiqué la méditation, se sont investiguées, ont compris en quoi consistait leur personnalité et se sont stabilisées.

Le commentaire de l’Abhidhamma compare les quatre Brahmāvihāra à l’amour d’une mère pour ses quatre enfants : mettā pour le plus petit, karuṇā pour le second atteint de polio, muditā pour la troisième brillante à l’école et upekkhā pour le quatrième qui a quitté le foyer.

Page précédente