Les yogis fournissent des efforts pour comprendre la réalité de la vie, essaient d’atteindre la purification de l’esprit et le contrôle de celui-ci. Ils sont très fatigués car objets et esprit ne sont pas encore accordés. Dès qu’ils le seront, ils expérimenteront le calme, la paix et verront la réalité. Il est nécessaire d’entraîner l’esprit du matin au soir en notant, étiquetant l’objet.
Nous observons le corps et l’esprit. J’ai expliqué ce qu’était l’esprit, où et comment il apparaissait. L’esprit est ce qui expérimente l’objet. Il n’apparaît pas en l’absence de causes. Il y a six consciences sensorielles. Lorsque nous pensons, c’est la mémoire qui fonctionne et nous ne sommes plus dans l’instant présent. Nous réfléchissons à des expériences passées. Mais si nous voulons voir les choses telles qu’elles sont réellement, il nous faut nous maintenir dans l’instant présent. Comme l’esprit aime vagabonder, on lui donne un objet primaire d’attention : l’abdomen. Il faut développer cinq facultés mentales tout au long de la journée: attention, concentration, effort, confiance et compréhension. Le yogi ne peut faire ce qu’il veut. Une fois ces facultés en équilibre, l’esprit devient capable d’atteindre la libération.
En comprenant les choses telles qu’elles sont, le yogi se débarrasse des vues fausses. Il n’y a qu’une succession de causes et d’effets et aucune âme permanente. On ne peut dire que le son existe dans le piano ou que le feu existe dans le briquet. De la même façon, aucun esprit ne réside dans le corps. L’esprit ou la conscience n’apparaissent qu’en présence de causes.
On peut comprendre ceci en théorie mais il faut le comprendre en pratique comme le Buddha qui a commencé par comprendre par lui-même avant d’enseigner.
La nature humaine est paresseuse et de nos jours il est difficile d’obtenir les fruits de la pratique. Du temps du Buddha, la puissance de l’esprit était très développée à l’inverse de la puissance matérielle. Il y avait beaucoup d’arhats. Les gens obtenaient des pouvoirs supranormaux et pouvaient se déplacer dans les airs. Mais l’humain cherche la facilité et préfère aujourd’hui se déplacer en avion. De la même façon, il préférera jouir du confort apporté par la science pour vivre paisiblement, plutôt que d’obtenir la paix de l’esprit en déployant des efforts. Pourtant, ce confort disparaît inéluctablement lorsque l’on vieillit. En dépit du confort matériel, les gens sont déprimés, stressés et se suicident. C’est parce qu’ils ne comprennent pas en quoi consiste la vie. Il faut développer l’énergie mentale pour ne pas dépendre des autres. Les cinq facultés procurent un bonheur stable. Si nous comprenons qu’il n’y a que des causes et des effets, les pollutions mentales vont disparaître progressivement.