Établir la concentration à l’assise et à la marche

Comme tous les Buddha et arhats, il nous faut fournir un effort pour comprendre la réalité ultime. C’est difficile car nous vivons sur base de concepts, qui sont différents pour chacun de nous. La réalité ultime en revanche est toujours correcte. Si on l’accepte, on vivra heureux et en paix. Une fois compris à l’intérieur de nous l’esprit, les formations mentales et la matière, nous comprendrons qu’il en va de même à l’extérieur. Ce sera utile pour la vie quotidienne.

Il faut d’abord développer une concentration qui porte sur la réalité ultime, les quatre satipaṭṭhāna. L’esprit se laisse facilement distraire, par nature, il cherche toujours un objet. Il faut le maintenir aussi longtemps que possible sur le soulèvement et l’abaissement de l’abdomen. Sans concentration, il n’est pas possible de comprendre la réalité ultime. L’objet change constamment et c’est donc difficile, mais une fois que l’on dispose de la force de l’attention, de la concentration et de la sagesse, cela devient facile. Au plus on maintient l’esprit sur l’objet, au plus l’attention et la concentration seront fortes et au mieux nous verrons les objets.

Il faut être attentifs toute la journée, s’interdire de penser dès le matin et observer plutôt ce qui se passe. Si on relâche l’attention, l’agitation s’introduit. Voir que notre esprit est calmé procure un bonheur spécial.

Il faut combiner assise et marche. Être attentif lorsque l’on passe d’une posture à l’autre. Noter chaque pas à la marche en maintenant l’attention sur la jambe. Faire une note par pas lorsque l’on va vite. Il est important d’étiqueter, sans quoi l’observation sera superficielle et l’esprit s’envolera. Si on passe à deux notes par pas, ralentir l’allure. Il faut bien synchroniser le mouvement et la note. Lorsque l’on fait trois notes par pas, l’observation est détaillée. On peut pratiquer dans la salle. Lorsque l’on place le pied, il y a le contact avec le sol. Le poids du corps change d’un pied à l’autre. On peut observer ainsi pour approfondir la concentration. On ralentit pour mieux saisir les objets. Les mouvements rapides sont automatiques et inconscients. Ne pas guider l’objet mais le suivre, nous essayons de contrôler l’esprit, pas l’objet.

Si nous avons des expériences particulières, il faut éviter d’y réfléchir, sous peine de briser la concentration et de ne plus percevoir l’objet. Il nous faut avoir confiance en nous. Si nous avons l’impression de ne pas progresser, c’est sans doute que nous n’avons pas appliqué les instructions, comme la prescription du médecin. Au début, l’esprit se rebiffe et ne veut pas être contrôlé.

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