Histoire de Mātikamātā & pratiquants laïcs

Les écritures contiennent de nombreux exemples de laïcs pratiquants qui atteignent la libération ou des stades très avancés. On peut retirer des bénéfices tant d’une pratique prolongée que d’une pratique temporaire comme l’illustre l’histoire de Mātikamātā. Elle était la mère du chef du village du même nom et construisit un monastère pour 60 moines venus méditer dans cet endroit isolé. Elle leur demanda si elle aussi pouvait pratiquer et reçut les instructions pour l’observation des 32 parties du corps (il faut visualiser les parties séparément du corps et une à une, comme les cheveux, les poils, les dents, les ongles, etc.) Elle pratiqua sérieusement tout en cuisinant parallèlement pour les moines et atteignit le troisième stade d’éveil (anāgāmi). À côté des bénéfices principaux, elle acquit accessoirement des pouvoirs supranormaux et put ainsi voir à son grand étonnement que les moines n’étaient même pas parvenus à la concentration en raison d’une nourriture non adaptée à leurs besoins individuels. Elle adapta donc la nourriture et ceux-ci purent ainsi atteindre la libération complète.

Le temps que l’on consacre à la méditation est très précieux. Les préceptes moraux que l’on prend stabilisent l’esprit et forment une base pour celle-ci. Mahasi Sayadaw a donné lors d’une brève intervention à la radio des instructions simples permettant à tout un chacun de pratiquer dans la vie quotidienne. Il conseille d’être attentif et de comprendre pleinement les 6 portes sensorielles et leur objet. Concrètement, lorsque l’on voit ou entend quelque chose, il faut placer son attention au niveau de l’œil ou de l’oreille, et noter « voir, voir » ou « entendre, entendre ». Le toucher quant à lui peut être ressenti sur l’ensemble du corps, à la surface de celui-ci ou à l’intérieur, ainsi que chaque fois qu’il y a mouvement des membres ou de l’abdomen par exemple avec la respiration. Il y a donc beaucoup d’occasions de noter « toucher, toucher ». Les pensées, imaginations, planifications etc. constituent le dernier organe des sens auquel il faut prêter attention. On peut choisir un moment particulier de notre routine quotidienne où nous nous résolvons à être attentifs, par exemple lorsque l’on emprunte tel ou tel couloir ou accomplit telle ou telle action. On crée ainsi des automatismes utiles. Une autre façon de développer l’attention dans la vie quotidienne est de diviser chaque action entre une phase de planification et une phase d’action.

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