Huit questions

  1. Comment observer si les mouvements de l’abdomen sont peu clairs ? Au début de la pratique, on peut poser la main sur l’abdomen pour aider à ressentir le mouvement. Lorsque celui-ci devient plus clair, ce n’est plus nécessaire. Plus tard dans la pratique, si le mouvement redevient imperceptible, on peut ajouter deux notes mentales : « toucher » et « assis ».
  2. Y a-t-il une intention d’inspirer et d’expirer ? Oui, on le remarque par exemple si on cesse de respirer un moment, mais de façon générale, le yogi n’est pas encouragé à la rechercher, car elle est difficile à voir. Par contre, le yogi est encouragé à prendre l’habitude de noter l’intention qui se manifeste plus clairement au moment de se lever, d’ouvrir une porte, etc.
  3. Que devient une personne qui a atteint la libération ? Le Bouddha a entièrement éliminé les nombreuses impuretés de l’esprit. On énumère 10 impuretés : lobha, dosa, moha (ne pas savoir ou mal savoir), māna, ditthi (ne pas voir qu’il n’y a pas d’Ego mais seulement des phénomènes physiques et mentaux), vicikicchā, thīna-middha, uddhacca, ahirika et anottappa.
  4. Il y avait beaucoup d’arhats du temps du Bouddha, pourquoi est-ce si difficile aujourd’hui ? Ceux qui ont eu la chance de rencontrer le Bouddha avaient un très bon kamma. Ce dernier était capable de donner un enseignement adapté aux besoins de son interlocuteur. Mais même le fils du Bouddha a mis 13 ans à atteindre l’état d’arhat.
  5. La méditation peut-elle donner un sens à la vie ? Le but de la pratique est de développer l’attention qui peut s’avérer très utile dans la vie quotidienne. Avant d’agir ou de réagir, nous aurons le réflexe d’examiner d’abord si c’est bénéfique et opportun. La pratique nous permet aussi de réaliser nos erreurs et de nous corriger.
  6. Quelle rapport y a-t-il entre la méditation vipassanā et la pratique des 4 brāhmavihāra ? Il y a quatre réalités : citta (la conscience qui précède tout et dont la fonction est de connaître l’objet), cetasika (les facteurs mentaux qui accompagnent chaque conscience comme lobha, dosa, etc. mais aussi paññā qui illumine l’esprit), rūpa et nibbāna. Les 4 brāhmavihāra (mettā, karuṇā muditā upekkhā) sont aussi des cetasika. Les stades de connaissance vipassanā permettent de comprendre la réalité du corps et de l’esprit et ainsi d’avoir de la compassion pour les autres. En ce sens les deux pratiques sont liées.
  7. Le bouddhisme enseigne le non-soi, mais quelle part de nous décide de méditer, d’observer les préceptes, etc. ? Par ailleurs, qu’est-ce que le kamma et y a-t-il réincarnation ? Le kamma, c’est l’intention (cetanā). Chaque conscience s’accompagne de cetanā, et celle-ci peut être positive ou négative. On la compare à une graine. Pour qu’elle mûrisse, il faut que les conditions soient présentes. Celui qui décide, c’est citta, accompagné de yoniso ou ayoniso manasikāra. Au cours de la méditation, les yogis peuvent voir cet esprit qui prend telle ou telle direction. Par ailleurs, dans le bouddhisme, on parle de renaissance, et celle-ci aura lieu seulement s’il existe un esprit qui désire prendre naissance. On peut voir dans la méditation que si la cause est absente, rien ne se produit.
  8. Il semble que le mental est une personne à part entière qui décide, ressent, etc. et qu’il est distinct de l’esprit qui observe, étant parfois un ennemi et parfois un ami. Est-ce le cas ? Il y a différentes consciences : visuelle, auditive, olfactive, tactile, gustative et mentale. Elles ne se manifestent pas en même temps et ont chacune leur objet propre.

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