Instructions pour la retraite

La pratique de satipaṭṭhāna est très simple : ① contemplation du corps (kāyānupassanā) : on note la posture assise, le soulèvement et l’abaissement de l’abdomen, continuellement en mouvement, dès qu’ils se produisent. On note « marcher », « lever », « avancer », « baisser », « debout » avec un esprit unifié sur l’objet lors de la marche. ② contemplation des ressentis (vedanānupassanā) : noter les sensations déplaisantes, démangeaisons, douleurs ③ contemplation de l’esprit (cittānupassanā) : noter les états d’esprits propices et néfastes, « heureux », « dépression », inquiétude » et tout autre type d’état d’esprit ④ contemplation des dhamma (dhammānupassanā) noter les phénomènes aux six portes des sens : « voir », « entendre », « sentir », « toucher », « savoir ». Cette pratique est donc très simple mais si on l’applique de façon méticuleuse et continue, elle donne des résultats fantastiques et peut donner un grand pouvoir.

Cette pratique apporte de nombreux bénéfices : ekāyano ayaṃ, bhikkhave, maggo sattānaṃ visuddhiyā, sokaparidevānaṃ samatikkamāya dukkhadomanassānaṃ atthaṅgamāya ñāyassa adhigamāya nibbānassa sacchikiriyāya. La purification des êtres a lieu à plusieurs niveaux. La pureté initiale est celle de la conduite morale que les yogis observent en prenant les 9 préceptes. Elle produit un effet sur les états mentaux. Sur base de celle-ci, il est possible de développer la concentration momentanée, en persévérant à être attentif à l’objet présent. L’esprit devient alors calme et ferme sur l’objet, les empêchements et pollutions mentales sont subjugués, nous devenons joyeux et ravis et commençons à voir les objets plus clairement en distinguant la matière et l’esprit qui apparaissent et disparaissent en binôme. Lorsque la connaissance vipassanā est développée, nous sommes capables de nous défaire de la vue fausse de la personnalité (sakkāyadiṭṭhi), c’est la purification des vues. L’esprit devient très pur, surmonte la douleur et les lamentations, la douleur physique et mentale et réalise la cessation de toutes les souffrances (nibbāna).

Les pratiquants devraient être attentifs à ce qu’ils font à tout moment, ralentir leurs mouvements, contrôler tous les sens, agir comme s’ils étaient aveugles, sourds, muets, malades et morts. Ils devraient pratiquer avec respect, sincérité, zèle, franchise, effort héroïque, persévérance, patience et maintenir une attention soutenue depuis le moment du réveil au moment du coucher. Il n’y a pas d’espace pour les analyses, réflexions, pensées, spéculations pendant la pratique intensive.

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