Instructions pour l’assise la marche et les activités quotidiennes

Satipaṭṭhāna est crucial pour nous libérer de la souffrance. Si les yogis observent le corps et l’esprit, ils verront leur nature conditionnée. Il faut que les yogis adoptent des postures confortables mais qu’ils appliquent en revanche une forte attention. Lorsqu’ils seront concentrés, ils verront le mouvement plutôt que la forme extérieure. Si l’esprit vagabonde, il faut le noter et revenir à l’objet primaire (l’abdomen à l’assise). Si l’on voit, entend ou se souvient de quelque chose en pensée, il faut le noter. Aussitôt notée ; la pensée disparaît et l’on revient à l’objet primaire. Il est important de ne pas manquer l’objet car il n’existe que dans l’instant présent. Il ne faut rien ajouter à l’objet et noter tels quels les spéculations, analyses ou jugements. Il faut aussi saisir les états mentaux comme la frustration, la colère, etc. pleinement. Si l’on y parvient, ils s’avèreront fragiles et évanescents. Il faut aussi noter les ressentis agréables, désagréables ou neutres, sans s’y identifier, comme un spectacle à extérieur. Ils sont tous fragiles et ingérables. Il ne faut pas nourrir d’attentes. Il s’agit là aussi d’un état mental pernicieux qu’il faut noter.

Au cours de la marche, augmenter le nombre de notes par pas au fur et à mesure que la concentration s’approfondit : lever, avancer et baisser le pied et osciller le corps. Il faut agir comme si l’on était faible, aveugle, sourd et mort afin de développer l’attention, la concentration et la sagesse au mieux, en se levant lentement et attentivement.

Au cours des activités quotidiennes, être attentifs au moment d’entrer ou de quitter la salle de méditation ou le réfectoire, d’enlever ses chaussures, d’ouvrir ou de fermer une porte, etc. Au moment des repas, noter distinctement chaque activité. Les yogis sont beaux et sereins lorsqu’ils pratiquent l’attention continue. Il faut faire preuve de patience vis-à-vis de tout ce qui se passe à l’extérieur et, surtout, à l’intérieur. On ne dort que 4 à 6 heures par nuit, ainsi, un élan est créé qui nous porte. Les activités de la salle de bain sont l’occasion d’observer la nature impure du corps. Les yogis pratiquent le noble silence. Il est important de découvrir la véritable nature du corps et de l’esprit.

Au moment de l’entrevue, il faut rapporter comment on a observé kāya, le corps, si on est parvenu à noter les mouvements de soulèvement, d’abaissement, les différentes postures, la flexion et l’extension du bras, etc. Il faut rapporter si on est parvenu à observer vedanā et ce que l’on a éventuellement compris, si l’on est parvenu à observer les nombreux types de consciences : joyeuses, malheureuses, qui pensent, concentrées, etc. et si l’on est parvenu à les noter au moment de leur apparition. Il faut rapporter enfin si l’on est parvenu à noter les dhammas, soit les 6 organes sensoriels et leurs objets.

Même si la pratique essentielle est vipassanā, nous pratiquons aussi Mettā quelque peu et les Dhamma Talks de cette retraite y seront consacrés.

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