Intro : corps, douleurs, somnolence et agitation

Vipassanā signifie se comprendre soi-même, comprendre notre vie. Nous allons donc développer paññā, mais si la base, notre moralité, n’est pas bonne, notre esprit ne sera pas pur et paisible, mais agité et nous n’y parviendrons pas. C’est la raison pour laquelle nous observons 9 préceptes.

Avant de pratiquer, il faut connaître la méthode et le but. Les instructions sont d’être toujours attentif, lent, précis, d’observer et d’étiqueter les phénomènes. Seul un esprit contrôlé pourra commencer à construire la concentration, c’est-à-dire la fixité de l’esprit sur un seul point. À l’ordinaire, l’esprit est très agité. S’il continue à l’être pendant la méditation, le doute va surgir. Pour développer l’attention et la concentration, l’effort est nécessaire. Nous ne devons pas nous inquiéter si nous ressentons dès lors de la fatigue, car le but est de comprendre en quoi consiste la vie, c’est-à-dire les six contacts sensoriels.

L’observation doit être pénétrante et pas superficielle. Les mouvements de l’abdomen sont toujours présents, c’est l’objet primaire d’attention. Il ne faut pas les contrôler, les accélérer ou les ralentir. En maintenant l’esprit le plus longtemps possible sur eux, nous renforcerons la concentration et la puissance de l’esprit. Avec la concentration, nous comprendrons le corps et l’esprit.

Il y a aussi des objets secondaires : j les douleurs apparaîtront peut-être après 30 minutes, des engourdissements, tensions, pressions, etc. On tente de revenir à l’abdomen, mais si elles sont trop prédominantes, on les prend pour objet principal. Observer précisément celles-ci, leurs changements, c’est vedanānupassanā. Observer les changements du corps, c’est kayānupassanā. k Si le yogi est envahi par la somnolence et la torpeur, il ne voit plus clairement les objets, il perd son temps. Il faut identifier cet état d’esprit comme un empêchement et le noter attentivement. Si la concentration est forte, il disparaîtra. l Si l’esprit pense, vagabonde, ne parvient pas à saisir les objets, il est agité. L’esprit et le corps ne sont pas synchronisés. Il faut noter : « penser, analyser, réfléchir » de façon répétée jusqu’à ce que le calme revienne, puis reprendre l’observation de l’abdomen. Le contenu, l’objet de la pensée, n’importe pas, c’est l’esprit qui pense, le processus, qui doit être compris dans son impermanence, cela, c’est cittānupassanā.

Bref, il faudra noter 4 objets à l’assise : le mouvement de l’abdomen, les douleurs, la somnolence et l’agitation. Si nous ne surmontons pas les empêchements, nous ne développerons pas la concentration et ne comprendrons ni notre vie, ni vipassanā. Il faut s’efforcer d’observer un seul objet à la fois et distinguer distinctement chaque objet.

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