Introduction à la retraite

L’enseignement du Bouddha est constitué de 3 parties principales: sīla la moralité, samādhi la concentration et paññā la sagesse.

La moralité, sīla, c’est le contrôle du corps et de la parole dans le but de ne pas nuire aux autres. La moralité ne permet pas de contrôler l’esprit. Quand la concentration, samādhi, est présente, elle empêche les états d’esprit négatifs d’envahir l’esprit.  Tout comme la moralité est le fondement pour développer la concentration, la concentration est le fondement pour développer la sagesse. La sagesse permet de déraciner les tendances au mal, causées par la colère, l’avidité et l’illusion. Pendant la pratique, la sagesse va déraciner ces tendances de façon temporaire mais quand on réalisera le chemin et le fruit, magga et phala, ces tendances seront déracinées de façon définitive.

Dans un bref discours adressé à la population birmane, dans les années 50, Mahasi Sayadaw utilise trois mots qui viennent directement du Buddha : sato … vihareyya sampajāno. Nous devrions demeurer (vihareyya) en étant attentif (sato) en ayant la claire compréhension (sampajāno). Ces deux mots, sato et sampajāno, sont une instruction pour l’ensemble de la pratique de vipassanā, une instruction en bref. Si nous parvenons à être attentifs et à maintenir la claire compréhension à tout moment et dans toutes les circonstances, nous serons établis dans la vérité. En d’autres termes ça voudra dire que nous sommes une des quatre personnes accomplies, une des quatre personnes saintes du Bouddhisme, sotāpanna, sakadāgāmi, anāgāmi ou arahant.

Il y a six types d’objets auxquels il faut prêter attention et observer avec claire compréhension : les objets visuels, les sons, les odeurs, les goûts, les sensations tactiles, les perceptions ou la pensée. Chaque fois que nous ne parvenons pas à être pleinement conscient de l’objet qui se manifeste, nous développons une perception erronée qui va générer des pollutions mentales, les kilesā. Ces kilesā vont créér du kamma. Et le kamma, c’est-à-dire nos actions à la suite des contacts sensoriels, va prolonger le cycle des renaissances, le samsāra. Si nous parvenons à être attentif d’instant en instant, nous ne laissons pas l’opportunité à ces kilesa d’apparaître dans l’esprit.

Il faut donc, chaque fois que la vision se manifeste à la porte de l’œil, noter « voir, voir ». Noter « entendre, entendre », chaque fois que l’audition se produit au niveau de l’oreille. Noter « sentir, sentir », chaque fois qu’une odeur apparaît au niveau du nez. Noter « goûter, goûter », chaque fois qu’un goût est ressenti au niveau de la langue. Noter « toucher, toucher », chaque fois qu’une sensation de toucher ou une sensation corporelle apparaît quelque part dans le corps. Noter « pensée, pensée », chaque fois qu’une pensée apparaît dans l’esprit.