Kāma sutta – les plaisirs sensuels, cause de souffrance

Le kāma sutta a été prononcé par le Buddha au monastère Jetavana de Sāvatthī. Vatthu kāma signifie plaisirs sensuels dans le sens objectif et kilesa kāma, dans le sens subjectif de désir, d’attachement à ces objets sensuels. Le Buddha a enseigné ce sutta pour qu’en échappant aux plaisirs sensuels, les gens puissent atteindre la libération.

Lorsque les désirs sont satisfaits, dit le sutta, les gens ne peuvent qu’être heureux, c’est une évidence. Ceux-ci recherchent des belles visions, des sons, parfums, aliments et contacts physiques agréables. Les enfants sont contents de recevoir à manger. Les adultes se réjouissent des vêtements, demeures, richesses, époux, enfants, succès, honneurs, dignités, etc. qu’ils reçoivent. Ceci est normal, mais nous devons être vigilants, car, dit le sutta, si ces plaisirs sensuels sont détruits, les gens sont anéantis comme le chevreuil percé d’une flèche. Ceux qui empruntent le véhicule des plaisirs sensuels (kāmayānassa) pour évoluer dans le saṃsāra, qui se complaisent dans les plaisirs des sens en les désirant et en s’y attachant, pourraient souffrir bien plus que ce qu’ils ont été heureux lorsque ces plaisirs seront détruits. Même s’ils ne les perdent pas en raison d’un cataclysme (incendie, tsunami, bandits, mauvais gouvernants), ils devront s’en séparer au moment de la mort. Certains meurent de désespoir ou perdent la raison lorsque, par exemple, ils perdent des êtres chers. Motto « se complaire dans les plaisirs sensuels, c’est être perturbé mentalement lorsque nous les perdons ».

Pourquoi souffrons-nous tant ? C’est par manque de Dhamma, par manque d’attention. Nous ne sommes pas assez attentifs au fait que les objets animés ou inanimés des plaisirs sensuels sont toujours susceptibles d’être détruits ou perdus à n’importe quel moment. C’est pourquoi, dans l’abhiṇha sutta, le Buddha recommande de se remémorer régulièrement que le vieillissement, la maladie, la mort, la séparation de ce que nous chérissons sont inévitables, que notre kamma est notre propriété, ma matrice dont nous sommes issus, notre héritage, nos véritables parents et notre refuge. Le changement est inévitable dans la vie.

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