Kāma sutta – métaphores pour la nocivité des plaisirs sensuels

Si nous nous attachons aux plaisirs sensuels, nous serons submergés par les ennemis internes et externes. L’homme ordinaire pense que les plaisirs sensuels sont le bien suprême, il ne s’intéresse pas au Dhamma et, dépourvu des cinq pouvoirs de la foi, de l’effort, de l’attention, de la concentration et de la sagesse, ne résiste pas aux hauts et aux bas de la vie. Lorsque les plaisirs sensuels – bonnes affaires ou propriétés – sont obtenus, il se réjouit, lorsqu’ils ne sont pas au rendez-vous, il est envahi par le chagrin. La métaphore à l’avant dernier paragraphe du kāma sutta (tato naṃ dukkhamanveti, nāvaṃ bhinnamivodaka) énonce que l’homme avide de plaisirs sensuels sera envahi par la souffrance comme la barque percée par l’eau. L’attachement à ces plaisirs nous oblige à les poursuivre, à les protéger et à endurer leur perte. En raison de ceux-ci, nous développons la colère, l’inquiétude, etc.

Le Buddha continue son discours en expliquant comment abandonner le désir sensuel: comme une personne constamment attentive qui se libère des plaisirs sensuels. Tasmā jantu sadā sato, kāmāni parivajjaye; te pahāya tare oghaṃ, nāvaṃ sitvāva pāragū. Des pollutions mentales faibles prennent le dessus chez ceux qui n’y prennent pas garde. Les ennemis internes et externes (actes néfastes et souffrance mentale) suivent dans leur sillage et les tourmentent constamment.

D’autres suttas (Potaliya sutta) évoquent les effets néfastes des plaisirs sensuels. Les plaisirs sensuels sont comparés ① à un os dépourvu de chair lancé par un boucher aux chiens qui s’en délectent, leurrés par l’odeur, sans se rendre compte que l’os n’a rien de délicieux et ne les rassasiera pas. Les hommes ordinaires aussi croient que les plaisirs sensuels sont délectables, agréables et fiables, mais les arhats les voient comme un os sans viande ② à un morceau de viande emporté par un vautour ou un milan, qui est poursuivi par d’autres oiseaux qui lui donnent des coups de bec jusqu’à ce qu’il lâche le morceau. Une famille de dévots a rendu visite à Sayadaw, là aussi les objets des sens ont causé une dispute: la petite fille a crié alors que son frère lui piquait des bonbons. Même dans des communautés religieuses cela se produit, comme en Birmanie où, alors qu’un abbé allait mourir, son neveu et deux autres moines se disputaient déjà la direction du temple.

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