La claire compréhension de ce qui convient et du domaine

Quatre claires compréhensions (sampajañña) sont citées dans le commentaire du mahāsatipaṭṭhāna sutta :

❶ Avant d’entreprendre une activité, se demander si elle est bénéfique.

❷ Se demander aussi si elle est appropriée à ce moment-là et à cet endroit-là. Selon le commentaire par exemple, se rendre à une cérémonie d’offrande où les convives sont nombreux et portent des vêtements attrayants peut mettre en danger la vie spirituelle du moine ou de la nonne qui peuvent perdre leur statut, ou en tout cas leur concentration. Une scène peut susciter aussi la colère en eux. Visiter l’arbre de la bodhi, des moines ou des aînés peut présenter les mêmes désavantages. Contempler des cadavres du sexe opposé aussi est inopportun.

Ces deux premières claires compréhensions sont préparatoires à la méditation et peuvent être très utiles aussi au laïc, par exemple pour lancer une activité.

❸ La claire compréhension du domaine (gocara) concerne le bhikkhu qui part en tournée d’aumône après avoir pris son sujet de méditation. Le mot gocara signifiait initialement pâture ou plus généralement lieu. Le domaine du moine, c’est à la fois le village où il quête sa nourriture et l’objet de sa contemplation. Il y a beaucoup de distractions au village. Le commentaire donne quatre types de moines :

① Le premier pratique toute la journée et une partie de la nuit la marche et l’assise, ne dormant que pendant la deuxième veille de la nuit. Il effectue les tâches communautaires le matin : balayer, nettoyer le temple, apporter l’eau aux moines, remplir ses devoirs vis-à-vis des professeurs. Avant d’aller au temple rendre hommage au Buddha, il revêt ses robes, prend son bol et emmène son sujet de méditation (par exemple la contemplation des vertus du Buddha (buddhānussati) qui était libres des impuretés, ne prononçait que des paroles justes et bénéfiques, même si elles sont dures, etc. ou l’amour bienveillant – Mettā). Il tourne trois fois autour du temple et rend hommage à quatre ou huit endroits selon que le temple est petit ou grand. Il reprend ensuite son sujet de méditation et se rend au village. Il sera peut-être invité à manger et devra donner un sermon si les laïcs le lui demandent, comme prescrit par les écritures, ou même s’ils ne le demandent pas explicitement, afin de les aider et les remercier. Il reste attentif en mangeant et repart ensuite. À la sortie du village toutefois, des novices l’interrogent au sujet des donateurs. Tout en marchant, il explique que ces laïcs font pour lui ce que même des amis considèrent difficile, qu’il peut pratiquer sans crainte grâce à eux, et c’est ainsi qu’il perd son sujet de méditation. Il en va de même d’un yogi qui ne pratiquerait par exemple que le matin.

② Le second au contraire n’emmène pas son sujet de méditation en se rendant au village mais le ramène au retour.

③ Le troisième ne médite pas.

④ Le quatrième garde tout le temps son sujet de méditation.

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