La claire compréhension pendant la marche

Il est important de rappeler constamment les instructions. Cela peut paraître lassant, mais c’est utile au yogi car, dans la pratique, on a tendance à les oublier et on se retrouve dans la confusion.

Les instructions du mahāsatipaṭṭhāna sutta sont d’appliquer la claire compréhension lors des mouvements vers l’avant ou vers le côté.

Pendant la marche : ❶ trouver une piste de 5 ou 10 mètres, ❷ adopter une posture correcte, le dos droit, ne pas pencher la tête, garder les yeux mi-clos et dirigés vers le bas, éviter de balancer les mains. ❸ dire mentalement « pas droit », « pas gauche » et non « pied droit » pour s’éloigner du concept. Au début, les concepts sont inévitables et seront peut-être mélangés à la perception de la nature ultime, du mouvement par exemple, mais ils faibliront graduellement. ❹ ralentir l’allure. ❺ au bout de la piste, ne pas tourner tout de suite, noter « debout » très attentivement. Peut-être ressentirons-nous une sensation spéciale. Noter « tourner » puis à nouveau, « debout ». ❻ s’il y a de l’agitation, noter « pensées », si l’envie de bouger survient, rester patient. Essayer de noter sans interruption. Si on y parvient, on aura de nombreuses expériences à raconter à l’entretien. Peut-être verrons-nous le mouvement comme distinct de l’esprit qui le note. Le progrès varie fort d’un yogi à l’autre. ❼ Une fois la première méthode maîtrisée, passer à la seconde de deux notes par pas, qui demande plus d’efforts. ❽ Observer l’intention de lever le pied, chercher à la percevoir. Ne pas noter celle de baisser le pied. ❾ Passer à la troisième méthode de 3 notes par pas. La confiance est désormais très forte, on ressent naturellement le besoin de ralentir encore et on cherche à être très attentif pour voir les apparitions et disparitions. Ces yogis très attentifs ne se pressent pas et on les reconnaît facilement. Ils ont l’impression que la séance est courte et en redemandent. Ils détiennent sampajāna et comprennent parfaitement, complètement, à fond et par eux-mêmes. Leur esprit s’ouvre et devient panoramique. Ils réalisent anicca, dukkha et anatta, même s’ils croient parfois ne pas avoir réalisé les deux derniers.

Les instructions sont simples mais la pratique difficile. Même si on dit aux yogis de ne rien attendre, ils ne peuvent souvent s’en empêcher.

Le mahāsatipaṭṭhāna sutta instruit ensuite de pratiquer la claire compréhension lorsque l’on regarde devant soi ou sur le côté (ce qu’il faut essayer d’éviter), en notant « voir », on expérimentera peut-être quelque chose, mais il est trop tôt pour parler des contacts sensoriels. Il instruit ensuite de la pratiquer lorsque l’on étend ou ramène les membres, que l’on bouge la main par exemple (ce qu’il faut essayer d’éviter), à l’instar de ce moine qui avait bougé la main distraitement et refît le mouvement une seconde fois, pleinement attentif cette fois.

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