La concentration

La concentration (samādhi), est le facteur qui atteint l’objet, y plante ses griffes, le pénètre et s’y maintient. Sa caractéristique est la non-dispersion, elle adhère fermement à l’objet.

Elle est de deux types : appanā samādhi et khaṇika samādhi. La première s’obtient par la méditation de la tranquillité en fixant l’attention sur un seul objet à l’exclusion des autres et par l’absorption dans l’objet (jhāna). La seconde vise à développer la sagesse et les différents stades de connaissance vipassanā. Son champ d’observation est la totalité des objets dont elle cherche à pénétrer la véritable nature. Même si elle change d’objet d’instant en instant, elle peut, comme la première, être continue, tranquilliser l’esprit et écarter les pollutions mentales.

La fonction de la concentration est de rassembler les différents facteurs mentaux sur l’objet. Les parents exercent un certain contrôle sur leurs enfants pour qu’ils évitent les mauvaises fréquentations. Après quelque temps, l’enfant se calme et devient moins sauvage. Un esprit incontrôlé aussi se mélangera à des facteurs négatifs tels que l’aversion, le désir, la colère ou l’illusion et conduira à des actes néfastes. Un esprit concentré est de plus en plus calme et paisible. La concentration est la cause immédiate de la sagesse. L’esprit pénètre des couches de plus en plus profondes de la réalité jusqu’à la cessation de la souffrance. Il ne deviendra alors plus jamais grossier.

La cause proche de la concentration est l’attention sage. L’instant de concentration qui précède cause l’instant de concentration qui suit.

Il y a onze moyens de stimuler la concentration : ❶ la pureté des bases internes (propreté du corps, bon fonctionnement des intestins) et externes (chambre et vêtements propres). Un environnement sale induit la confusion. ❷ l’équilibre des facultés de contrôle : foi et sagesse (une foi excessive rend crédule, une connaissance excessive, même liée au Dhamma, peut être trompeuse et rendre rusé et manipulateur).  Effort et concentration (un effort excessif rend agité et conduit à la frustration. Une bonne concentration incite à relâcher l’effort et rend somnolent). Le maître doit corriger ces déséquilibres. Renforcer la cinquième faculté, l’attention, permettra de le faire. ❸ devenir habile à manier et maintenir l’image mentale à l’esprit (plutôt pour les jhāna) ❹ stimuler un esprit lourd et découragé en suscitant joie et énergie ❺ calmer un esprit agité ou excité par de bonnes expériences, le maître peut inciter l’élève à calmer ses ardeurs ❻ égayer et rafraîchir un esprit desséché par l’effort, déprimé par une ancienne maladie qui refait surface. ❼ éviter d’interférer quand l’attention est présente sans effort, ne pas chercher à l’accélérer et ne pas relâcher l’effort non plus, accepter la situation. ❽ éviter la compagnie des personnes non concentrées ❾ recherche la compagnie des personnes concentrées. Ajātasattu, constamment agité par le remord d’avoir tué son père, put ressentir quelques instants la paix en compagnie des moines. ❿ se remémorer la paix et la tranquillité de ses absorptions ou fortes concentrations momentanées passées. ⓫ incliner l’esprit de façon permanente vers la concentration.

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