La contemplation de l’aspect répugnant du corps et de la mort

Les deux autres méditations protectrices sont:

❸ asubhabhāvanā. Il faut réaliser que le corps est en réalité peu désirable en examinant le caractère répugnant de ses 32 parties prises séparément. Les femmes sont en général plus concernées par la beauté du corps. Les 32 parties sont divisées en 6 groupes : 4 groupes de 5 parties et 2 groupes de 6 parties. Nous pouvons nous limiter au premier groupe et le réciter en pāḷi ou en français : cheveux (kesa), poils (loma), ongles (nakha), dents (danta) et peau (taco). Il faut essayer de les visualiser en les récitant dans l’ordre ascendant puis descendant. Si nous imaginons des piles de chaque partie, elles deviennent dégoûtantes. Réassemblées, elles redeviennent attrayantes. C’est comme une voiture désassemblée qui perd tout intérêt. Un cheveu dans un soupe est répugnant. Il s’enracine dans le cuir chevelu et pue. Il faut envisager chaque partie sous l’aspect de la couleur, de la forme, de l’odeur, de l’habitat et de l’emplacement. Il faut faire l’exercice une minute par jour. Nous serons ainsi protégés quand, par exemple, une forte concentration fera apparaître de belles images du sexe opposé. Le bénéfice de cette pratique est donc de nous éviter d’être perturbés pendant la méditation.

❹ maraṇasati. Il nous faut réfléchir chaque jour à la mort en récitant la formule : « ma vie ne durera pas, la mort est certaine, la vie se termine par la mort, la mort est inévitable, la vie est incertaine, la mort est certaine ». Le caractère inévitable et imprévisible de la mort va susciter un sentiment d’urgence. Nous aurons aussi moins peur et veilleront à ce que nos actions soient positives. Il ne faut pas croire qu’il est inutile d’accumuler des actions positives. Le sentiment d’urgence pousse à l’effort, lequel amène la concentration, la sagesse et, finalement, la connaissance du chemin et du fruit. L’attachement diminue ce qui permet de consacrer plus de temps à la pratique. Sur notre lit de mort, nous serons plus calmes et moins confus. Même si nous ne sommes pas mûrs pour la libération finale, nous aurons une bonne renaissance. Bref cette pratique facile apporte de nombreux bénéfices. Elle peut se pratiquer à tout moment dans n’importe quelle posture.

Il faut pratiquer les quatre méditations protectrices cinq minutes avant la première heure de méditation. Elles nous protégeront alors toute la journée. Après la retraite, il faudra poursuivre la pratique.

Page précédente