La grande compassion et les attributs du Buddha

Mahākāruṇiko nātho, hitāya sabbapāṇinaṁ, pūretvā pāramī sabbā patto sambodhim-uttamaṁ. Etena saccavajjena sotthi te hotu sabbadā. (Paritta pāḷi pubbaṇha sutta)

Le Buddha possède la grande compassion, a accompli les perfections au bénéfice de tous et a atteint l’illumination parfaite, puisse cette vérité nous rendre heureux.

Le Buddha disposait d’une compassion sans discrimination pour tous les êtres. Lorsqu’il était l’ascète Sumedha et rencontra le Buddha Dīpaṅkara voici plusieurs ères cosmiques, il renonça à la libération pour libérer tous les êtres. Il perfectionna ses pāramī des éons durant, reprenant parfois naissance comme animal. Dans sa dernière existence, il renonça à sa vie de prince et pratiqua six ans durant les austérités. Il ne mangeait plus rien. Quêter sa nourriture et manger distraient en effet de la pratique. Il retenait aussi son souffle. Mais ces six années ne lui apportèrent rien, n’étant même pas parvenu à la concentration. Il quitta Uruveḷā pour Gaya et s’assît sous l’arbre de la Bodhi. Durant la première veille de la nuit, il acquit la connaissance des vies antérieures. Durant la seconde veille, il acquit l’œil divin permettant de voir objets éloignés et rapprochés, et durant la troisième, il élimina toutes les pollutions mentales (kilesā) et devînt un Buddha omniscient (sabbaññuta), préoccupé du salut des êtres et s’y consacrant entièrement. Un Buddha ne se repose que deux heures la nuit et enseigne le reste du temps, se rendant lui-même chez les personnes dont il connaissait le potentiel de libération. Il insista contre l’avis d’Ānanda pour se rendre encore à Kusināra peu avant sa mort car il savait qu’il y rencontrerait son dernier disciple : Subhadda.

Par respect pour le dévouement du Buddha, nous nous remémorons tous les matins ses attributs: itipi so bhagavā arahaṃ (accompli) sammāsambuddho (parfaitement illuminé par lui-même) vijjācaraṇasampanno (détenant les trois connaissances et les 15 conduites) sugato (bien allé ou qui parle avec sincérité et uniquement quand c’est bénéfique) lokavidū (connaisseur des mondes) anuttaro purisadammasārathi (guide insurpassable des hommes à instruire) satthā devamanussānaṃ (maîtres des dieux et des hommes) buddho (illuminé) bhagavā (béni).

Les 15 conduites sont : ❶ la moralité (neuf préceptes) ❷ le contrôle des sens (observer et noter l’objet le permet) ❸ la modération pendant les repas. Une nourriture trop abondante ou trop riche entraîne la somnolence, une nourriture insuffisante réveille le feu digestif (pācaka tejo) et suscite des tremblements. Nous devons nous connaître nous-mêmes. Chez certains le feu digestif est fort et la digestion, bonne. Un bhikkhu devrait se priver des 4 ou 5 dernières bouchées et les remplacer par de l’eau. ❹ la vigilance. Il faudrait limiter le sommeil à 4 heures par nuit, 6 heures au maximum. Un esprit paresseux se laisse facilement infiltrer par Māra. ❺ la honte morale (hirī). L’ignorant ne distingue pas le bien et le mal. ❻ la peur morale (ottappa) par rapport aux conséquences des actes négatifs. ❼ la connaissance théorique (suta) ❽ la connaissance pratique (paññā) ❾ saddhā ❿ sati ⓫ viriya ⓬ à ⓯ les 4 jhāna.

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