La jalousie, l’avarice, l’insolence et leurs effets kammiques

La colère nous rend donc hideux, mais certains ne se mettent pas facilement en colère et ont une nature bienveillante et compatissante. En pratiquant vipassanā, nous purifions l’esprit d’instant en instant et sommes très beaux.

❹ Les personnes jalouses renaissent dans les plans de misère ou, si elles renaissent comme humains, n’ont pas beaucoup d’amis. Les personnes qui n’ont pas d’amis ont probablement été jalouses dans leurs vies antérieures.

❺ S’abstenir d’actes de charité amène une extrême pauvreté, comme l’illustre l’histoire d’Ānanda le riche. À la fois avare et envieux, il enjoignait son fils Mūlasiri de ne jamais rien donner en charité, sous peine d’émietter la fortune. ‘Ne pense pas que quarante crores d’argent soit une grosse somme’ lui disait-il. Il mourut sans révéler où se trouvaient les cinq jarres emplies d’or et d’argent et fut conçu dans l’utérus d’une mendiante. Dès l’instant où il naquit, le village de mendiants rencontra infortune sur infortune. Persuadés qu’un membre de leur communauté attirait le malheur, ils résolurent de diviser le village chaque fois en deux pour repérer la personne qui attirait le mauvais sort. Finalement la mère du garçon fût isolée et éleva seule l’enfant. Quand il fût assez grand pour mendier, elle l’abandonna aussi et il retourna dans son ancienne maison dont il avait conservé la mémoire. Son fils hurla quand il le vît, tant il était hideux, ses petits-enfants pleurèrent et les nourrices le battirent de verges en le traitant de démon. Le Buddha révéla à Mūlasiri qu’il s’agissait de son père et demanda au mendiant de révéler la cachette des jarres. Le Buddha prononça alors cette stance : « le fou s’inquiète en pensant ‘j’ai des fils, j’ai des richesses’, mais n’étant pas même en possession de lui-même, comment pourrait-il posséder fils et richesses ? » Peu à peu, les fous se lassent de leurs enfants et de leurs richesses qui leur demandent un travail constant et leur coûtent de nombreux soucis. Leur perte leur apporte la détresse. En réalité, nous ne pouvons nous fier à nos enfants ou à nos richesses au moment de mourir. Nous devons nous appuyer sur dāna, sīla, bhāvanā et, surtout, vipassanā. Ānanda le riche qui a préféré se fier à ses enfants et ses richesses a enduré de nombreux tourments pour cette raison. À l’inverse, le jeune Indaka de Rājagaha reprit naissance comme deva après avoir donné une seule cuiller de nourriture à Anuruddha.

❻ En raison de l’orgueil (māna), certains manquent de respect aux personnes dignes de respect : parents, aînés, moines, personnes vertueuses, concentrées et sages.  Ils reprennent naissance dans les plans de misère et, s’ils renaissent comme humains, sont de basse extraction ou de basse caste. Sans aller jusqu’à faire révérence, nous devrions à tout le moins témoigner du respect et ne pas être impolis. Les personnes douces, pas têtues et qui ne se croient pas supérieures auront une renaissance supérieure ou dans une famille noble.

Page précédente