La méthode Mahasi

L’objet primaire, dans la méthode de Mahasi, c’est l’abdomen. Il faut observer sa dilatation au moment d’inspirer et son abaissement au moment d’expirer, en étiquetant mentalement « lever », « baisser ». Ainsi, l’esprit ne vagabondera pas. Si on ne ressent pas le mouvement, on peut poser une main sur l’abdomen. Il ne faut pas modifier la respiration pour mieux la ressentir, sous peine de se fatiguer. Il faut essayer d’observer de façon pénétrante et s’impliquer entièrement dans l’observation. Il faut saisir le mouvement dès le début et maintenir une attention très vigilante jusqu’à sa fin.

Si l’esprit s’est mis à penser à la famille, au travail ou aux amis par exemple, il faut en être conscient, répéter mentalement « penser, penser », sans s’investir dans le contenu et revenir à l’abdomen. Si on voit quelqu’un en imagination, noter « voir, voir », si on entend un son, « entendre, entendre », si on parle en imagination, « parler, parler ». Si on pense depuis un bout de temps déjà, on peut noter quatre ou cinq fois. Si on se sent heureux ou fâché, il faut aussi noter ces états d’esprit quatre ou cinq fois et puis revenir à l’abdomen. Les débutants auront beaucoup de pensées et doivent s’entraîner à les voir le plus vite possible.

Après quelque temps, des sensations désagréables vont apparaître. Il faut se concentrer sur elles et les noter. Si c’est un engourdissement ou un chatouillement, noter « engourdissement » ou « chatouillement ». Il faut continuer à noter jusqu’à ce que ça disparaisse, même si ça prend un certain temps. Essayer de continuer à noter si la douleur s’intensifie et que cela devient difficile. S’il n’est plus possible de maintenir la posture, noter d’abord l’intention de bouger et puis noter très attentivement chaque mouvement. Les sensations désagréables sont très normales. On ne peut développer la concentration qu’à condition de les observer. En faisant preuve de patience, notre concentration va s’approfondir très vite.

Tous les contacts sensoriels par l’œil (en imagination), le nez, l’oreille, la langue ou le corps doivent être notés, en un mot, tout ce qui apparaît doit être noté. Mais nous pouvons ignorer les bruits de fond ou odeurs persistantes.

Pendant la marche, il faut se focaliser sur la jambe. Les deux premiers jours de la retraite, faire d’abord une note par pas « gauche, droite » et, après 30 minutes environ, passer à deux notes par pas. Observer l’élévation et l’abaissement du pied en notant « lever, placer », en maintenant l’attention pendant toute la durée du processus. L’esprit doit se synchroniser avec le mouvement. Il faut choisir une piste de 10 mètres environ pour faire une vingtaine de pas, ni trop longs, ni trop courts, et faire des allers et retours. Ne pas se promener. Au bout de la piste, noter « debout » quatre ou cinq fois. Ne pas lever exagérément le pied. Maintenir le regard vers le bas pour éviter les distractions. Ne pas balancer les mains.

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