La noble vérité de la souffrance

Dans son premier sermon deux mois après son illumination, le Buddha recommande d’éviter l’extrême des plaisirs sensuels et l’extrême de la mortification. Il préconise la voie du milieu qui amène la vision et la connaissance. Tout ce que le Buddha a enseigné se ramène aux quatre nobles vérités.

Noble vérité signifie ① vérité pénétrée par les êtres nobles ②qui appartient au Buddha qui l’a révélée et enseignée ③ qui rend les êtres nobles ④ qui est vraie. Des choses négatives aussi peuvent être vraies, comme le désir (la seconde noble vérité).

Le Buddha définit la souffrance :

❶ La naissance débute au moment de la conception dans la matrice et termine à l’accouchement. Le commentaire décrit de façon éloquente toutes sortes de souffrances endurées dans cet intervalle. Même si nous ne nous en souvenons plus, il n’est pas difficile de les imaginer. Nous sommes aussi à la merci de notre mère qui peut être imprudente, se droguer ou agir d’une façon qui nuira à notre développement. Pour les êtres dont la génération est spontanée aussi la naissance est une souffrance dans la mesure où elle est la base de souffrances ultérieures.

❷ Le vieillissement. Nous perdons peu à peu l’énergie, la vue, l’ouïe, les dents, etc. Nous risquons d’être maltraités par notre entourage qui peut nous manquer de respect, surtout si nous radotons ou devenons séniles. Même si la médecine peut ralentir ou masquer le processus, nous vieillissons inévitablement à chaque minute.

❸ La mort est crainte de tous. Nous devrons tout quitter et notre destination est incertaine.

❹ Le chagrin, les lamentations, la souffrance physique et mentale et le désespoir sont à la fois une souffrance en eux-mêmes et la cause de souffrances ultérieures.

❺ L’association aux personnes ou objets déplaisants, comme par exemple une vieille voiture que nous devons continuer à entretenir car nous n’avons pas l’argent pour une nouvelle.

❻ La séparation des objets ou êtres aimés cause le chagrin, comme dans le cas d’un vol.

❼ Ne pas obtenir ce que nous désirons. Les gens ont toutes sortes de désirs (voitures, maisons, bon salaire, etc.), mais le Buddha fait référence surtout à l’impossibilité d’éviter le vieillissement, la mort, etc. comme nous le souhaiterions.

❽ En bref les cinq agrégats, c’est-à-dire tout dans l’univers, sont souffrance par essence. Il y a ① la souffrance ordinaire ② celle qui est due au changement (nous ne pouvons être heureux que pour un temps limité, ce qui cause la déception) ③ celle qui est due au conditionnement. C’est la plus importante. Tout a une cause et donc un début et donc une fin.  Ce qui a une fin est souffrance. Il faut comprendre la première noble vérité à ce niveau philosophique sous peine de mal comprendre l’enseignement du Buddha, de le voir comme pessimiste. En réalité, le Buddha a aussi enseigné trois autres nobles vérités et ne peut être accusé de chercher à nous déprimer. Son enseignement est réaliste, comme l’est le diagnostic du médecin qui détecte une maladie.

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