La noble vérité du chemin

La quatrième noble vérité est celle du chemin qui mène à la cessation de la souffrance, soit l’octuple sentier ou la voie du milieu. Comme pour les maladies, il existe une cause et un remède, lequel est constitué de huit puissants ingrédients : sammā diṭṭhi, sammā saṅkappa, sammā vācā, sammā kammanta, sammā ājīva, sammā vāyāma, sammā sati et sammā samādhi. Le chemin (magga) ne s’obtient pleinement qu’au moment de l’illumination. Il y a quatre stades de réalisation du chemin qui auront pour fonction d’éliminer complètement les pollutions mentales et de prendre nibbāna pour objet. Magga ne dure qu’un très court instant mais dépend du développement préliminaire des huit facteurs du chemin qui doivent atteindre leur maturité.

Selon certains, il faut une connaissance préalable des cinq agrégats, des 12 bases, des 18 éléments, des 20 facultés, des 4 nobles vérités, de nāmarūpa et du paṭiccasamuppāda avant de pratiquer vipassanā. Mais selon Mahasi, il faut seulement avoir entendu que les cinq agrégats étaient impermanents, insatisfaisants et impersonnels et avoir entendu parler des quatre nobles vérités, sans qu’il faille d’emblée y croire absolument.

Dans la pratique de vipassanā, nous ne nous occupons que des deux premières nobles vérités. Nous observons que les phénomènes physiques et mentaux sont insatisfaisants et, alors que nous observons, la cause de la souffrance, le désir, n’apparaît pas. Les deux dernières vérités ne sont expérimentées pleinement qu’au moment de l’illumination, mais il nous faut incliner l’esprit vers la troisième noble vérité de la cessation.

Les cinq facteurs de la pensée juste qui dirige l’esprit vers l’objet, de l’effort, de l’attention, de la concentration et, une fois que nous commençons à voir l’esprit et la matière, les causes et les effets et les apparitions et disparition, de la vue juste, fonctionnent ensemble. La méditation est bonne en particulier quand l’effort et la concentration sont en équilibre, car trop d’effort mène à l’agitation et trop de concentration, à la somnolence et la paresse. Au moment de l’illumination, les huit facteurs du chemin détruiront les empêchements comme un éclair.

Le Buddha a découvert les quatre nobles vérités voici 2.500 ans et tout son enseignement s’y rapporte. La première noble vérité doit être pleinement comprise, la seconde doit être abandonnée, la troisième, réalisée et la quatrième, développée. Cette dernière comprend le chemin préliminaire de vipassanā et le chemin supramondain, le vrai chemin (magga) qui est le résultat du premier. Un vers du Dhammapāda énonce que l’octuple sentier est le meilleur des chemins et les quatre nobles vérités les meilleures des vérités, car elles seules permettent la cessation de la souffrance. Le Buddha n’a rien inventé mais a redécouvert ces vérités. Le chemin s’étale peut-être sur plusieurs vies mais quiconque l’arpente élimine graduellement l’avidité, l’ignorance, etc.

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