La pratique de la patience, de mettā et de vipassanā

Cette soirée sera consacrée aux pratiques de mettā et de vipassanā. Mettā est décrit comme ce qui peut dissoudre, ce qui adhère et ce qui lubrifie. Comme l’huile pour le moteur, les gens omettent de lubrifier les relations humaines régulièrement pour éviter les frictions. Il s’agit d’un désir non teinté d’avidité ou d’égoïsme de voir tous les êtres en bonne santé, heureux et en paix. Si nous sommes nous-mêmes en paix, nous rayonnons mettā, et cette bienveillance atteindra réellement les autres et créera un environnement harmonieux.

On commence par rayonner mettā vers soi-même, en se prenant comme étalon : tous les êtres veulent être heureux comme moi. Dès que l’on voit ou entend quelqu’un, il faut rayonner mettā à son intention : puisse-t-il être en bonne santé, heureux et en paix.

Pour toutes les pratiques, la charité, la moralité, mettā (car il faut le rayonner de façon continue) ou vipassanā (car il faut supporter les douleurs), la patience est nécessaire. khantī paramaṃ tapo titikkhā : la patience et le pardon sont la meilleure pratique.

On pratique mettā en esprit ou par la parole, ne prononçant que des paroles douces.

Le paṭisaṃbhidāmagga énumère 528 façons de rayonner mettā : vers 5 catégories illimitées d’êtres vivants, vers sept catégories spécifiques selon quatre modes (puissent-ils être libres de l’inimitié, du danger, de la souffrance physique et mentale et être capables de prendre soin d’eux-mêmes joyeusement) et dans dix directions et sans spécifier la direction.

Le Visuddhimagga énumère plusieurs méthodes pour surmonter la colère, qui empêche mettā : ① se souvenir des points positifs de notre ennemi ② comprendre que la matière et l’esprit avec laquelle nous nous querellons a déjà disparu ③ comprendre que ce que nous expérimentons est dû à notre propre kamma et développer l’équanimité ④ réfléchir aux attributs du bodhisatta qui a pratiqué la patience pour ne pas polluer son esprit, notamment lorsque dans une vie antérieure il était le roi singe, qu’il sauva un homme et qu’en dépit de l’ingratitude de celui-ci, il continua à l’aider.

La culpabilité peut nous empêcher de méditer et nous devons demander pardon. Nous devons aussi pardonner aux autres et enfin nous pardonner à nous-mêmes pour ne pas entretenir de regrets. Parfois c’est encore plus difficile que de pardonner aux autres.

Instructions pour la pratique de vipassanā…

Questions : ① Oui il est possible de surmonter complètement toute douleur. Le Buddha souffrait encore de la douleur physique, mais plus mentale. Au stade d’udayabbayañāṇa, la douleur est ressentie comme des gouttes de pluie qui touchent le corps puis disparaissent. Tous les yogis peuvent atteindre ce stade. ② vipassanā permet, en se comprenant soi-même, de mieux comprendre les autres et soutient la pratique de mettā ③ l’acceptation est très similaire au pardon. Lorsqu’on accepte un phénomène, il disparaît entièrement. Dans e cas de la douleur, si on la refuse, on va vers le mécontentement. En méditation, on reste entre le désir et l’aversion ④ mettā peut se pratiquer à tout moment.

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