La pratique sous l’angle du Mahāsatipaṭṭhāna sutta

  • Quatre établissements de l’attention. Il faut observer ces quatre objets de façon répétée (anupassati), tels qu’ils se manifestent. On commence avec ① la contemplation du corps (kāyānupassanā) qui est le plus clair à observer (soulèvement, abaissement, lever du pied, etc.) Il comprend les quatre éléments: a) terre (dureté, douceur) b) feu (froid, chaleur) c) eau (cohésion, fluidité, solidité) d) air (tension, vibration, mouvement). L’élément air est le plus facile à observer et inclut tous les mouvements. Vient ensuite ② l’observation des ressentis (vedanānupassanā) ③ de l’esprit (cittānupassanā) et ④ des dhammas (dhammānupassanā)
  • L’application de l’esprit à l’objet, c’est viriya, l’effort. Il est de quatre types: a) éliminer les pollutions mentales (kilesa) déjà apparues, b) empêcher de nouvelles d’apparaître, c) introduire des énergies pures dans l’esprit et d) les développer. Ātāpa, c’est un effort particulier qui produit une chaleur capable d’éliminer les kilesa. L’effort est l’élément indispensable dans la pratique et se décline sous trois formes: initial, persistant et culminant.
  • L’effort initial (ārambhadhātu) d’aller au centre et de commencer à pratiquer introduit ātāpa dans notre esprit et nous rend alertes et protégés des misères amenées par la paresse. Les non-méditants ne savent pas qu’ils sont brûlés par la colère, le désir et l’ignorance et ne cherchent pas à éliminer ce feu. Leur esprit est faible et laisse libre cours aux impuretés transgressives, obsessionnelles et latentes. Si nous paressons, nous serons pris dans ce lacis. Les paresseux n’ont pas de compassion pour eux-mêmes et ne pensent pas être responsables de ce qui arrive. Ils ne cherchent pas une méthode pour se civiliser. Le Bouddha s’est entièrement purifié puis a enseigné une méthode à pratiquer par soi-même.
  • L’effort persistant (nikkhamadhātu) est nécessaire lorsque le yogi est confronté aux sensations douloureuses. Ceux qui pratiquent samatha ressentent facilement un grand agrément dès qu’ils parviennent à se concentrer sur l’objet et à écarter les kilesa. Ceux qui pratiquent vipassanā ressentent facilement vedanā et les douleurs une fois les empêchements écartés. Si, à ce moment, le yogi change de posture, il ne progressera pas. Il doit se déterminer à persister, « dût-il en mourir ». La sensation douloureuse est d’abord une sensation de dureté, de chaleur, etc. extrême, qui correspond à la nature réelle du corps, suivie d’un ressenti désagréable. Le ressenti engendre ensuite le désir (vedanā paccaya taṇhā), soit d’échapper à une sensation douloureuse, soit d’entretenir une sensation agréable, soit d’entretenir une sensation neutre dans les stades avancés. Le désir et les kilesa se manifestent chez ceux qui n’observent pas les trois types de sensations. Si on note par contre, viriya, sati, samādhi et finalement paññā vont se renforcer.
  • L’effort culminant est parakkamadhātu.
  • Si nous voulons comprendre dukkha sacca, la vérité de la souffrance, nous devrons observer tous les phénomènes, agréables ou désagréables. Après un certain temps, le yogi sera capable d’observer les sensations de raideur, les douleurs, etc. Sati nous protégera des empêchements (nīvaraṇā). Bhāvanā, le développement mental, amène beaucoup de satisfaction. Le bonheur de se sentir en sécurité face aux pollutions mentales surpasse les bonheurs ordinaires.

Page précédente