La prescription du Buddha pour échapper à la mort : satimā, ātāpī sampajāno

Le Buddha perçut donc que les êtres n’avaient personne à qui se fier face au vieillissement et à la mort et il en conçut une grande compassion. La famille, les amis, un bon système médical comme dans ce pays, ne peuvent prévenir la mort tôt ou tard ou une renaissance malheureuse en vertu du kamma. La prise de refuge dans les trois joyaux ne suffit pas par elle-même. Le Buddha a prescrit une méthode comme un médecin prescrit une cure. Celui qui applique les instructions peut se libérer de la souffrance. Les yogis présents au centre suivent les instructions, ils observent les préceptes et les instructions : satimā, ātāpī sampajāno.

Satimā signifie que l’attention ne quitte pas l’objet, comme un garde aux portes de la ville. Le yogi se souvient de l’objet présent (corps, ressentis, consciences, dhammas) qu’il ne choisit pas. L’attention doit être profonde et pénétrante. Il contemple le corps dans le corps, les ressentis dans les ressentis, etc. C’est-à-dire qu’il est précis, ne contemple pas par exemple les ressentis dans le corps ou une personne dans le corps, etc. S’il est concentré, il saisit la véritable nature : tensions, raideurs, chaleur, une conscience claire, le découragement, un son, etc.

Ātāpa, c’est la chaleur du soleil capable de flétrir et brûler. Ici, ce sont les pollutions mentales qui sont brûlées. Il est nécessaire de posséder cet effort courageux. Sammā vāyāma, c’est l’effort déployé pour résister aux états mentaux négatifs et cultiver les positifs. Si on n’est pas disposé à déployer d’efforts, on ne vient pas au centre de méditation. Une fois sur place, on devient paresseux.

Sampajañña, la claire compréhension. Celle-ci est nécessaire. On voit qu’il n’y a pas d’individu dans l’objet observé, seulement le soulèvement ou l’abaissement par exemple. Au début tout est mélangé mais petit à petit, l’objet devient de plus en plus clair. Le Buddha a dit : « samādhi bhikkhave bhāveti ». Il faut développer la concentration juste qui maintient l’attention fermement sur l’objet pour longtemps, empêche l’esprit d’aller ailleurs, unifie l’esprit et ses composantes sur l’objet. C’est essentiel pour faire émerger la claire compréhension. Le yogi voit alors de différentes façons (impermanence, souffrance, non-soi). Il faut pratiquer la vigilance (appamāda), comme le Buddha l’a recommandé.

Lorsqu’aucun Buddha n’est apparu dans le monde, il n’y a pas de méthode juste sur laquelle s’appuyer face à la vieillesse et la mort.

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