La protection interne que procure la moralité

  • Nous cherchons constamment à nous protéger extérieurement avec des assurances, des clôtures, des murs, etc. Un jour le roi Pasenadi du Kosala remarqua que la vie des personnes qui commettaient des mauvaises actions physiques, verbales ou mentales était mal protégée, même s’ils disposaient de nombreuses troupes et protections externes. Ceux qui commettaient de bonnes actions en revanche étaient protégés même si leurs vies étaient exposées.
  • kāyena saṃvaro sādhu, sādhu vācāya saṃvaro. manasā saṃvaro sādhu, sādhu sabbattha saṃvaro. sabbattha saṃvuto lajjī, rakkhitoti pavuccatī. Il est bon d’être gardés par ses actions, ses paroles, son esprit. Il est bon d’être protégé partout. Celui qui est habité de honte et de crainte est protégé réellement.
  • Il est bon de comprendre quelles sont ces mauvaises et bonnes actions faute de quoi on les commettra plus facilement. Il faut penser aux conséquences des mauvaises actions physiques (meurtre, vol, sexe illicite), verbales (mensonge, paroles dures, calomnie, frivolités) et mentales (planifier un vol, cruauté, entretenir des vues fausses, etc.). les remords, reproches, poursuites en justice et la vengeance sont des conséquences directes potentielles. Mais il existe aussi des conséquences karmiques à plus long terme. Comprendre les défauts de ces actions, en craindre les conséquences et ressentir du dégoût pour l’acte mauvais nous dissuaderont de les commettre. Le sens de la crainte et de la honte sont pour cette raison appelés gardiens du monde. Une autre façon de se prémunir contre ces actes est de se mettre à la place de la victime. En birman, kojinsa tayâ (ကိုယ်ချင်းစာ တရား), en pensant par exemple à ce qui se passerait si les autres venaient à réaliser notre vol.
  • En ce qui concerne la parole fautive, la plupart des gens comprennent la nature fautive du mensonge ou des paroles dures, mais pas celle des deux autres types. Les paroles qui divisent émanent de l’intention de se lier d’amitié avec quelqu’un mais pas avec son ami et de tenter de les salir aux yeux de l’autre. Les frivolités sont des paroles qui n’apportent aucun bénéfice, ni matériel, ni spirituel.
  • On peut se réjouir d’une moralité observée car elle nous rend paisible en nous prémunissant contre les conséquences néfastes des mauvaises actions. Cela nous incite à perfectionner toujours notre moralité. Cela profite aux autres aussi car nous nous préoccupons davantage de leur bien-être. Sīla et paññā sont comparées dans les textes à deux mains qui se lavent mutuellement et qui ont besoin l’une de l’autre.
  • Les préceptes additionnels que nous observons en retraite servent à soutenir la concentration.
  • L’observation de l’abdomen, même si aucune connaissance n’en émerge au début et si nous avons l’impression de na pas accomplir grand-chose, est bonne, car l’esprit ne va pas partout. Il faut viser correctement l’objet et ne le noter ni trop tôt, ni trop tard. Ainsi l’attention sera de plus en plus forte et ensuite la concentration. On comprendra les bénéfices de la pratique.

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