La purification de l’esprit

Se purifier l’esprit est très important mais c’est difficile car il est habité de nombreuses impuretés, surtout l’avidité, la colère et l’illusion, mais aussi l’orgueil, les vues fausses, la somnolence, torpeur, l’agitation, remord et enfin, le doute. Ces impuretés vont constamment envahir l’esprit. Le premier bénéfice de satipaṭṭhāna, c’est la purification des êtres, soit la purification de l’esprit. C’est plus difficile que la purification du corps (se laver et nettoyer son environnement), car on ne voit pas toujours ces impuretés.

En pratiquant vipassanā, nous nous efforçons de nous maintenir dans l’instant présent, de synchroniser l’observation et le mouvement de l’abdomen. Une fois synchronisés, les impuretés ne peuvent plus pénétrer l’esprit. L’abdomen est un objet très neutre qui ne suscite ni désir, ni aversion, ni illusion. L’attention momentanée doit être répétée à chaque instant, sans interruption si possible. Si on le fait dix minutes, l’esprit ne pense plus, on expérimente la purification, ainsi, la méditation prend du rythme et cela devient plus facile. C’est difficile même pour des méditants expérimentés, lesquels se maintiennent tout de même plus rapidement sur l’objet.

En diminuant les impuretés mentales, on développe la sagesse. L’esprit n’interfère plus et voit seulement des mécanismes du corps et de l’esprit, il n’est plus dominé par les vues fausses, les concepts et l’idée du « je » qui expérimente. Notre but est de voir la véritable nature des phénomènes, comme un chercheur. Les scientifiques étudient les objets extérieurs, mais nous étudions les objets intérieurs, ce qui demande une puissance mentale.

Le facteur le plus important pour parvenir à la compréhension est sati, l’attention. Sa première caractéristique est la non-superficialité (apilāpana), comme une pierre qui pénètre la surface de l’eau et ne flotte pas à sa surface comme un ballon poussé par le vent. Sa deuxième caractéristique est la fermeté (uggahaṇa) qui va activer les facteurs mentaux associés, renforcer la confiance la concentration et la puissance de l’effort. Sa première fonction est la non-illusion (asammosa rasa), sa seconde fonction est la prise en charge ou protection du corps et de l’esprit (ārakkha paccupaṭṭhāna), le travail entrepris est bien fait. La cause immédiate de sati est une perception très ferme. Manasikāra va propulser l’esprit vers l’objet. Sans elle, l’attention ne peut apparaître. Il ne faut pas se contenter de noter, mais observer de façon pénétrante. Souvent, nous pensons parce que l’attention n’est pas développée fermement. Comme pour un livre, on ne pourra le lire qu’une fois qu’on lui accorder pleine attention et qu’on oubliera les autres livres, si l’esprit se maintient sur un unique objet, les autres disparaissent. L’esprit est comme un poisson hors de l’eau. S’il se met à penser, c’est comme si le poisson retournait à l’eau. Une fois la sagesse présente, les impuretés vont disparaître. C’est la force de la compréhension.

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