La réalisation du chemin

Sumaṅgalo ayaṃ kālo (?), c’est le moment des bénédictions. La retraite est sur le point d’aboutir à un succès. Les yogis ont pratiqué les quatre fondements de l’attention, observé les cinq agrégats ou nāmarūpa de façon correcte pendant toute la retraite.

Le Buddha a exposé correctement les dhammā après les avoir expérimentés. Beaucoup parlent de choses qu’ils n’ont pas expérimentées, en se basant sur leur réflexion.

Assaji dit : « Il y a ces dhammā (la souffrance) qui sont apparus en vertu de causes (l’origine de la souffrance). Il y a aussi cet état de nibbāna (cessation de la souffrance). Le Buddha a discouru à leur propos. Cet enseignement très condensé suffit à Upatissa pour voir la lumière du Dhamma, car il avait déjà beaucoup pratiqué la méditation dans ses vies antérieures, aurait pu en fait déjà réaliser le chemin et le fruit, mais avait fait le vœu de devenir un disciple principal d’un Buddha. Les yogis parfont leurs pāramī et lorsque ceux-ci seront mûrs, poussés par l’élan de vipassanā, ils pourront aussi atteindre le chemin et le fruit (magga et phala). Ils perdront la vue fausse d’un soi permanent et éternel. Il n’y a que des phénomènes physiques et mentaux causés par le désir et l’attachement (taṇhā et upādāna). Ces phénomènes ne sont rien d’autre que tout ce que nous voyons, entendons, sentons, goûtons, touchons ou savons. Ils se manifestent sans cesse depuis la naissance. Upatissa notait les phénomènes et les voyait changer alors même qu’il écoutait Assaji.

Les yogis pratiquent du lever au coucher : le chemin (magga) doit être développé et mènera à une réalisation pénétrante extraordinaire (abhiññāya). L’ignorance et l’illusion masquent la vérité. Seuls existent les phénomènes physiques et mentaux (nāmarūpa) qui sont impermanents, insatisfaisants et impersonnels. Nous ne pensons plus en termes de notions telles que ‘un homme’ ou ‘une femme’. Nous sommes capables de noter les processus sensoriels, l’onde sonore, le tympan et la conscience auditive par exemple, qui apparaissent et disparaissent sans cesse. Ceci, c’est connaître par pénétration (sambodhāya saṃvaṭṭati) en perçant le voile de l’illusion. Les yogis comprennent que ce chemin mène à la cessation de la souffrance et redoublent d’efforts. Lorsqu’ils atteignent magga, la vision pénétrante est achevée (nibbānaya saṃvaṭṭati). Le cycle de la souffrance est éteint.

Les yogis ont retiré de gros bénéfices en pratiquant ici. Ils doivent continuer jusqu’à l’atteinte de nibbāna.

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