La suite du mettā sutta 2

Revoyons la partie du mettā sutta appliquée aux catégories particulières :

ye keci pāṇabhūtatthi, tasā vā thāvarā vanavasesā.
dīghā vā yeva mahantā, majjhimā rassakā aṇukathūlā.

Il y a un duo et trois trios qui sont mélangés pour une question de rimes:

❶ thāvarā navasesā (forts ou libres de la peur (arhats et anāgāmi) et faibles)
❷ dīghā majjhimā rassakā (longs, moyens et courts)
❸ mahantā majjhimā aṇuka (grands, moyens et petits)
❹ thūlā majjhimā aṇuka (gros, moyens et fins)

Les anāgāmi n’ont plus de colère en eux et la peur est une forme atténuée de colère.

diṭṭhā vā yeva adiṭṭhā, ye va dūre vasanti avidūre.
bhūtā va sambhavesī va, sabbasattā bhavantu sukhitattā.

Nous avons déjà vu ces catégories hier. Nous pouvons modifier l’ordre à notre guise en passant d’un groupe à l’autre. Si nous sommes fatigués, nous pouvons retourner à notre pratique habituelle. C’est surtout dans la vie quotidienne qu’il faut appliquer ces vers car c’est au sein de la famille ou au travail que les problèmes se font jour.

na paro paraṃ nikubbetha, nātimaññetha katthaci na kañci
byārosanā paṭighasaññā, nāññamaññassa dukkhamiccheyya.

paro : soi-même, paraṃ : les autres, nikubbetha : ne pas réagir trop vite ou se fâcher, nātimaññetha: na + atimaññetha, mépriser quelqu’un pour sa race, sa religion, etc., byārosanā paṭighasaññā : ne pas se montrer cruel. dukkhamiccheyya : Éviter de souhaiter le malheur à soi-même ou aux autres et de se réjouir secrètement du malheur des autres. Pratiquer mettā mentalement est assez facile, mais ici, il concerne la vie de tous les jours.

mātā yathā niyaṃ puttamāyusā ekaputtamanurakkhe.
evampi sabbabhūtesu, mānasaṃ bhāvaye aparimāṇaṃ.

On imagine à quel point une mère qui essaie depuis longtemps d’avoir un enfant et finalement l’obtient le protégera au péril de sa vie. Il faut rayonner cette même qualité d’amour envers tous les êtres et n’en exclure aucun comme cette femme en Birmanie qui avait exclu son mari qui la battait. Il est difficile de rayonner cet amour à l’égard des tigres, serpents et fantômes, surtout s’ils ne sont pas au zoo !  Un jour en Birmanie, un moine traversant la forêt fut pris pour cible par un buffle en raison de sa couleur orange. Il dit à son intendant de lui envoyer mettā, mais celui-ci finalement lui lança une pierre. Il faut être réaliste.

Nous sommes très attachés à nos familles. En réfléchissant au fait que nous l’avons été au cours de nos innombrables vies passées, nous réalisons que nous sommes tous apparentés, et il devient plus facile d’envoyer mettā à tout le monde. Personne n’est vraiment un étranger. La pratique de vipassanā pourra aussi nous aider à le comprendre et améliorera à son tour la pratique de mettā.

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